Les candidats à l'heure de l'égalité

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Fabienne Cosnay , modifié à
A partir de mardi, radios et télés doivent donner le même temps de parole aux dix candidats.

Après l'annonce par le Conseil Constitutionnel des dix candidats habilités à participer au premier tour, lundi soir, la campagne électorale est entrée dans une nouvelle phase. A compter de mardi et jusqu'au 8 avril, les dix prétendants à l'Elysée, Eva Joly, Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, Jacques Cheminade, François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan et François Hollande sont soumis aux nouvelles règles du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Exit la règle de l'équité du temps de parole. Place à "un temps de parole égal et à un temps d’antenne équitable" entre les candidats.

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Des astuces jusqu'au 8 avril

Un véritable casse-tête pour les médias audiovisuels. "Le temps de parole est devenu un paramètre essentiel des conférences de rédaction, on parle de ça avant de parler du contenu éditorial", regrette le directeur de l'information de France Télévisions, Thierry Thuillier, interrogé par le Parisien.

Concrètement, jusqu'au 8 avril, les médias audiovisuels pourront toujours décider dans quelles émissions les candidats s'expriment, du moment qu'à l'heure des décomptes, l'égalité du temps de parole est belle et bien respectée. Ce qui laisse encore aux radios et télés une petite marge de liberté, en ayant recours à des astuces. Les chaînes de télé pourront, par exemple, continuer à réserver leur 20h aux deux favoris, François Hollande et Nicolas Sarkozy, du moment qu'ils compensent dans un autre programme, pour les autres candidats. Libre aux chaînes, donc, de diffuser une interview fleuve de Jacques Cheminade ou de Philippe Poutou à 23h ou minuit sur leur antenne.

Deux semaines avant le premier tour, s'ouvrira le troisième temps imposé par le CSA. A compter du 9 avril, tous les candidats à la présidentielle devront être traités dans une parfaite "égalité", à la fois des temps de parole et des temps d’antenne, avec obligation de programmes comparables pour tous.

Comment Sarkozy et Hollande vont adapter leur com'

Nicolas Sarkozy et François Hollande sont ceux qui ont le plus à perdre de ces nouveaux temps imposées par le CSA. Très exposés médiatiquement dans la première partie de la campagne, les deux favoris vont voir leur temps de parole réduits à peau de chagrin. Pour compenser cette moindre présence sur les télés et radios, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont prévu d'intensifier les meetings et les déplacements à la rencontre des Français. Rien que cette semaine, l'agenda du président-candidat est chargé : il sera jeudi à Strasbourg et vendredi à Valenciennes. Du côté du candidat socialiste, l'heure est à la mobilisation sur le terrain : 150.000 volontaires ont comme mission d'aller frapper à 5 millions de portes.