Les 10 nouvelles stars de l’Assemblée

La nouvelle Assemblée en manquera pas de personnalités piquantes.
La nouvelle Assemblée en manquera pas de personnalités piquantes. © JOEL SAGET / AFP / Montage Europe 1
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Jamais l’Assemblée nationale n’a connu un tel renouvellement. Entre ceux qui restent et ceux qui arrivent, tour d’horizon de ceux qui animeront les débats dans l’hémicycle.

Le second tour des élections législatives a conclu dimanche soir une séquence électorale longue de près d’un an. Avec, à la clé, une majorité écrasante pour le mouvement d’Emmanuel Macron La République en marche!, crédité avec ses alliés du MoDem, de 341 sièges (hors Français de l'étranger). Derrière, Les Républicains limitent la casse avec quelques 125 sièges. Le Parti socialiste subit un revers historique avec moins de 50 députés tandis qu’aux extrêmes, la France insoumise s’en sort mieux que le FN. Un grand chambardement qui entraîne un renouvellement conséquent des visages. Entre anciens et nouveaux élus, Europe1.fr vous présente les dix figures à suivre pour les cinq prochaines années.

 

  • Marine Le Pen

La quatrième tentative aura été la bonne pour Marine Le Pen, élue pour la première fois députée, dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais. La présidente du Front national se positionne en chef de file d’un parti doté de six à huit députés, soit trois à quatre fois plus qu’en 2012. Une victoire légèrement amère pour Marine Le Pen qui avait tout de même recueilli plus de 33% des voix au second tour de l’élection présidentielle et espérait donc un peu plus de représentants dans l'hémicycle. Volontiers acerbe et adepte des bons mots pour tacler ses adversaires politiques, il ne fait aucun doute que ses prises parole dans l’hémicycle susciteront l’attention de ses collègues. Et des médias.

  • Nicolas Dupont-Aignan

En danger au soir du premier tour, le président de Debout la France! a finalement réussi à combler les six points d’écart avec son adversaire de La République en Marche! pour s’assurer un cinquième mandat de suite dans la 8ème circonscription de l’Essonne. Au Palais Bourbon, il faudra scruter ses prises de position. Compte-t-il renouveler son alliance passée avec le Front national au second tour de l’élection présidentielle, gage de visibilité médiatique mais restée en travers de la gorge d’une partie de sa base électorale ? Ou penchera-t-il plutôt du côté des Républicains hostiles à Emmanuel Macron ?

  • Éric Woerth

L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy a été réélu sur le fil au second tour avec 51,98% des suffrages. Une victoire qui le place déjà parmi les leaders du futur groupe Les Républicains qui ne garde que 125 à 133 députés, contre 229 il y a cinq ans. Surtout, la droite traditionnelle a perdu une bonne partie de ses cadres dans la bataille. La plupart des têtes d’affiche ont soit privilégié un autre mandat (comme la mairie de Nice pour Christian Estrosi), soit ont été évincés durant les législatives. A côté de Christian Jacob, Thierry Solère et Éric Ciotti, Éric Woerth est assuré d’être une voix qui compte chez LR pour les prochaines années.

  • Cédric Villani

Coqueluche médiatique, le mathématicien de génie a réussi son pari de se lancer en politique. Investi par La République en marche! dans la 5ème circonscription de l'Essonne, Cédric Villani l'a largement emporté face à son adversaire Laure Darcos (LR), avec 69,36% des voix contre 30,64%. A l’Assemblée, il détonnera par son look atypique : cheveux mi-longs, barbe de trois jours, gilet, foulard plutôt que cravate et surtout une imposante broche en forme d’araignée au revers de la veste. Si les premiers pas du lauréat de la médaille Fields seront sûrement très scrutés, reste à savoir s’il arrivera à s’imposer au micro de l’hémicycle.

  • Benjamin Griveaux

Pendant la longue campagne présidentielle, Benjamin Griveaux a représenté le mouvement En marche! en sa qualité de porte-parole. Une exposition qui lui a conféré une renommée nouvelle, transformée désormais en siège à l’Assemblée nationale. Élu de la 5ème circonscription de Paris, on lui prête déjà des ambitions pour la mairie de la capitale, lors des élections de 2020. D’ici là, il sera l’un des hommes forts de la nouvelle majorité présidentielle. Sa proximité avec Emmanuel Macron lui sera certainement utile pour aider les 320 députés de La République en marche!.

  • Jean Lassalle

Et de trois pour Jean Lassalle, réélu dimanche sur son siège de député de la 4ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques ! Beaucoup de Français ont découvert ce centriste au fort accent béarnais lors de l’élection présidentielle (il avait terminé septième avec 1,21%). Mais les députés sont depuis longtemps accoutumés aux frasques de l’homme à la voix rocailleuse. Parfois farfelus voire incompréhensibles, ses discours n’en sont pas moins des moments marquants de la vie de l’Assemblée. Il se fera fort de défendre le patrimoine français et la ruralité.

  • Manuel Valls

C’est LE point chaud des législatives. Selon le ministère de l’Intérieur, Manuel Valls a été élu avec 139 voix d’avance sur son adversaire de la France insoumise. Cette dernière a annoncé son intention de déposer un recours et revendique également la victoire. Mais en attendant, c’est bien Manuel Valls qui ira s’asseoir sur les bancs du Palais Bourbon. Et l’ex-Premier ministre devra trouver sa place, coincé entre un PS qui ne veut plus de lui et une majorité présidentielle qui le tolère simplement. Pas évident dans ces conditions, de faire entendre sa voix.

  • Stéphane Le Foll

De 314 à 41 à 49 sièges. Le Parti socialiste ressort décimé de cette séquence électorale. Conséquence de ce glissement de terrain sans précédent dans l’histoire de la Vème République, la majeure partie des ténors du PS ont été emportés par la tempête Macron, à l’image de Jean-Christophe Cambadélis, éliminé dès le premier tour des législatives et qui a démissionné de la tête du PS. Dans le marasme des anciens soutiens de François Hollande, Stéphane Le Foll apparaît comme une exception après sa réélection dans la 4ème circonscription de la Sarthe. Son expérience de ministre et de porte-parole du gouvernement lui offre une visibilité inégalée parmi les socialistes restants au Palais Bourbon. Forcément utile quand il s’agira de repenser le PS depuis les bancs de l’hémicycle.

  • Jean-Luc Mélenchon

Un tribun à l’Assemblée. Au Palais Bourbon, Jean-Luc Mélenchon devrait porter haut les couleurs des Insoumis tant il est à l'aise dès qu'il s'agit de prendre le parole au micro. Même s’il manque d’expérience à l’Assemblée (il a été sénateur mais jamais député), Jean-Luc Mélenchon devrait, par ses prises de parole, attirer l’attention sur les 20 députés insoumis assis désormais à la gauche du PS. Le tout nouveau député de la 4ème circonscription des Bouches-du-Rhône saura sans doute user de ses facilités oratoires pour faire passer les idées de l’extrême gauche et attirer sur lui les caméras.

  • François Ruffin

Jean-Luc Mélenchon aura un soutien de poids à ses côtés en la personne de François Ruffin. Le journaliste engagé et réalisateur du documentaire Merci patron! a été élu dans la 1ère circonscription de la Somme (56% des voix). L’homme est un habitué des coups d’éclat, comme en témoigne son intervention marquante aux César 2017. Ses collègues députés peuvent s’attendre à des coups de gueule et des réquisitoires retentissants.