Législatives partielles : pourquoi LREM a calé

Christophe Castaner 1280
Avant l'élection de Christophe Castaner, En marche! est resté six mois sans capitaine pour diriger le navire. © ludovic MARIN / AFP
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Maxence Lambrecq, édité par R.Da. , modifié à
Une absence prolongée de leadership, des comités locaux désertés, un abandon du terrain... le parti de la majorité semble avoir rompu avec la dynamique qui l'a porté pendant la présidentielle et les législatives de juin.

La République en Marche! est-elle en panne ? Le parti du président vient de perdre deux élections législatives partielles, dimanche, dans le Territoire de Belfort et le Val-d’Oise. Des défaites qui révèlent de grosses failles dans le maillage territorial.

Des personnes inexpérimentées aux manettes ? "Tout reste à faire". C'est le constat sans appel d’une députée de la majorité. "Les comités locaux, c’est une catastrophe, ils sont remplis de gens qui ont raté les législatives ou n’ont pas eu d’investiture. Ils restent dans leur petit monde et n’ont pas le moindre réseau", rapporte-t-elle auprès d'Europe 1.

Le parti annonce fièrement en France 3.931 comités locaux. "En réalité, la moitié sont morts, et les autres vivotent", assure un cadre du parti, ce qu'un rapide coup d’œil sur la carte de leurs activités confirme. En plus, la greffe n’a toujours pas pris entre marcheurs de la première heure et routiers de la politique. Certains députés sont toujours perçus, par les militants, comme des opportunistes, de quoi nourrir une ambiance délétère dans les couloirs du parti.

Renouer avec le terrain. Le parti présidentiel a aussi manqué d’un leader pendant six mois. "Avant l’arrivée de Castaner, il ne s’est rien passé", confie un député. "Il essaie de relancer la machine, mais ça prendra du temps", estime-t-il. "Attention à ne pas perdre notre force : le porte-à-porte", ajoute Sacha Houlié, jeune député de la Vienne. Comprenez : le meeting de soutien du Premier ministre, ça ne fait pas tout,  il faut aussi s’impliquer sur le terrain, ce que n’a pas fait la candidate LREM dans le Val-d’Oise, à en croire ses amis marcheurs.