Marine Le Pen compte bien profiter des élections législatives pour faire oublier l'échec de son père aux présidentielles. "J'ai l'intention de m'implanter durablement, je n'ai pas l'intention de faire du tourisme", a-t-elle déclaré après avoir annoncé sa candidature à Hénin-Beaumont pour les élections législatives. Cette circonscription est située dans l'ancien bassin minier, une zone particulièrement touchée par les fermetures d'entreprises, dont celle de la fonderie Metaleurop qui employait plus de 800 personnes. Le Front national y fait des scores élevés depuis plusieurs années même si Jean-Marie Le Pen a perdu cinq points entre les premiers tours des présidentielles de 2002 et 2007. Marine Le Pen s'était déjà présentée aux élections législatives dans le département en 2002, dans la 13ème circonscription voisine. La vice-présidente du FN avait réalisé plus de 24% des voix au premier tour, perdant le second face au socialiste Albert Facon avec 32% des suffrages. Après un retour en Ile-de-France en 2004 pour les élections régionales, Marine Le Pen retrouve donc le Pas-de-Calais où elle affirme "vouloir s'implanter et participer aux municipales de 2008 à Hénin-Beaumont". La fille de Jean-Marie Le Pen, qui compte atténuer son image de "parachutée", compte sur les divisions locales de la gauche en vue des municipales. La ville d'Hénin-Beaumont est dirigée par un maire divers gauche en conflit avec le Parti socialiste local. La vice-présidente du FN, qui a assuré la direction stratégique de la campagne de Jean-Marie Le Pen, a affirmé ne pas être démotivée par l'échec de ce dernier au premier tour, avec un recul de plus d'un million de voix par rapport à 2002. "Chacun a bien compris que nous avions été victimes d'une sorte de hold-up électoral", a-t-elle déclaré en visant Nicolas Sarkozy. Selon elle, les troupes du FN ont également compris "qu'il fallait continuer à travailler d'arrache-pied parce que nous devons nous préparer à recevoir l'ensemble des déçus de la politique" du président élu. Pour Marine Le Pen, les promesses faites par l'ex-candidat durant sa campagne électorale "ne sont pas tenables compte tenu de la situation de la France dans le cadre de l'Union européenne."