Législatives : la déprime de Martine Aubry, la bataille de Mounir Mahjoubi

Jean-Christophe Cambadélis et Mounir Mahjoubi s'affrontent dans le 19e arrondissement de Paris.
Jean-Christophe Cambadélis et Mounir Mahjoubi s'affrontent dans le 19e arrondissement de Paris. © AFP
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M.B. , modifié à
L’ŒIL DES LÉGISLATIVES - Mounir Mahjoubi va-t-il remporter son pari face à Jean-Christophe Cambadélis dans le nord de Paris ? Martine Aubry va-t-elle se remettre des mauvais résultats du PS ? Tour d'horizon de la journée politique de jeudi.

Duels attendus, histoires décalées, déclarations fracassantes… Avec "L'œil des législatives", suivez chaque jour sur Europe1.fr le meilleur de la campagne.

#Le duel : Cambadélis contre Mahjoubi 

S'il fallait un symbole du choc des vieux partis politiques contre ceux qui se réclament du renouvellement, il faudrait peut-être aller le chercher dans la seizième circonscription de Paris, qui correspond au 19e arrondissement. Là, Jean-Christophe Cambadélis, député socialiste sortant, également premier secrétaire du PS, affronte le candidat LREM Mounir Mahjoubi, qui se trouve être secrétaire d'État au numérique. À 33 ans, le benjamin du gouvernement s'attaque donc "à un gros morceau", pour reprendre les mots de Christophe Castaner. Pari d'autant plus risqué que s'il perd, il sera contraint de démissionner du gouvernement.

Et ce duel pourrait bien se transformer en match à trois. Car Sarah Legrain, candidate pour la France Insoumise, compte tirer son épingle du jeu dans une circonscription où Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête de la présidentielle.

#La décla : un "deux poids deux mesures" sur l'affaire Ferrand

Après les révélations du Canard Enchaîné sur des montages immobiliers pilotés par Richard Ferrand lorsque celui-ci était à la tête des Mutuelles de Bretagne, le parquet national financier a décidé de ne pas se saisir de l'affaire. Selon une source proche du dossier, "les faits évoqués à ce stade n'entrent pas dans le champ de compétence du PNF". Pour l'instant, le ministre de la Cohésion des Territoires, également candidat aux législatives dans le Finistère, n'est donc pas inquiété. Et cela ne plaît pas du tout à ses adversaires politiques. "La justice ne semble pas se passionner pour ce sujet, tandis qu'elle était beaucoup plus dynamique dans le cas de plusieurs autres candidats ou personnalités il y a encore peu de temps", a regretté le sénateur-maire FN de Fréjus, David Rachline, jeudi, sur BFM TV. "C'est un deux poids deux mesures assez étrange."

#Le petit parti : le Parti Égalité et Justice

Son crédo : "défendre les plus démunis". Le Parti Égalité et Justice (PEJ) a déposé 52 candidatures pour les législatives, en misant sur des candidats citoyens et représentant la diversité. Parmi les nombreuses priorités dans son programme, on retrouve une renégociation de la Politique agricole commune (PAC), une relance de l'apprentissage et une baisse de l'impôt sur les sociétés pour retrouver le plein emploi, ou encore un relèvement du quotient familial pour favoriser le pouvoir d'achat des ménages.

#La pause Lab : Aubry en pleine déprime

Qu'arrive-t-il à Martine Aubry ? La maire de Lille ne semble pas très en forme à l'approche des législatives, comme l'illustrent des propos rapportés par La Voix du Nord et repérés par Le Lab d'Europe 1 jeudi. Faisant allusion aux très hauts scores de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle dans son fief lillois, l'élue a déclaré : "C'est ça ma tristesse absolue. J'ai 66 ans et j’ai l'impression que tout ce que j'ai fait dans ma vie est abîmé, cassé. Tout ce à quoi j'ai cru." Pour les législatives, celle qui fait encore partie des poids lourds du PS espère que les électeurs se tourneront vers les candidats de son parti, seul "vote utile et efficace", selon elle.

#L'histoire : LREM dépose un recours contre le CSA

La République en Marche! est très énervée. Dans un communiqué publié jeudi, le mouvement annonce avoir déposé un recours contre une décision du CSA fixant la durée "des émissions de la campagne électorale". De fait, LREM "s'est vu attribuer une durée totale de 12 minutes sur les deux tours des élections législatives pour diffuser ses clips de campagne sur les chaînes du service public", précise le mouvement. Alors que, de leur côté, le PS et LR ont droit à respectivement 2h et 1h44. Un temps d'antenne calculé, comme d'habitude, en fonction de la représentation actuelle des partis au Parlement. Mais LREM venant d'être créé, le mouvement n'a, en toute logique, pas de groupe parlementaire. Le juge des référés du Conseil d'État a donc été saisi. L'audience se tiendra lundi à 10 heures.