Législatives : et maintenant, que vont faire les ministres élus ?

Ce sont les suppléants des ministres candidats qui revêtiront les habits de député.
Ce sont les suppléants des ministres candidats qui revêtiront les habits de député. © Europe 1- AFP
  • Copié
Les six ministres candidats ont sauvé leur place au gouvernement dimanche soir en remportant le second tour des législatives. Mais aucun d'entre eux ne siégera comme député.

Tradition républicaine oblige : un ministre candidat à une élection locale qui n'a pas réussi à se faire élire doit quitter le gouvernement. Une règle que n'auront pas à suivre les six ministres d'Emmanuel Macron qui candidataient à la députation, puisque tous ont été plébiscités dimanche soir à l'issue du second tour des législatives. Pour autant, s'ils siègent dans l'hémicycle du Palais Bourbon, ce sera sur le banc du gouvernement et pas en tant que député.

La règle du non-cumul. Alors que la loi de 2014 sur le non-cumul des mandats - qui entre en application cette année - interdit à un parlementaire d'exercer une autre fonction exécutive locale, Emmanuel Macron a choisi d'élargir cette disposition à ses ministres. Ainsi, en entrant au gouvernement, Edouard Philippe a déjà dû renoncer à la mairie du Havre, François Bayrou à celle de Pau et Jean-Yves Le Drian quitter la présidence de la Bretagne, qu'il avait pu conserver sous le précédent quinquennat.

En effet, si François Hollande avait lui aussi imposé à ses ministres de renoncer aux exécutifs locaux, son très populaire ministre de la Défense, élu président du Conseil régional de la Bretagne dans la foulée des attentats de novembre 2015, avait pu bénéficier d'un régime d'exception : "Il y a une situation dramatique, tendue et dans cette période d’état d’urgence, il était compliqué pour le président de se séparer du ministre de la Défense", avait-il expliqué sur RTL.

Des inconnus élus sur un nom. Mais aucun sauf-conduit ne devrait être accordé aux membres du gouvernement d'Emmanuel Macron. Les ministres élus seront donc à pied d'œuvre dans leur ministère, et ce sont leurs suppléants respectifs qui seront amenés à siéger au Parlement :

  • Séverine Gipson pour Bruno Le Maire (élu avec 64,53% des voix dans la 1ère circonscription de l'Eure)
  • Délphine O pour Mounir Mahjoubi (élu avec 51,18% des voix dans la 16e circonscription de Paris)
  • Maud Gatel pour Marielle de Sarnez (élue avec 63,51% des voix dans la 11e circonscription de Paris)
  • Emmanuelle Fontaine-Domeizel pour Christophe Castaner (élu avec 61,57% dans la 2e circonscription des Alpes-de-Hautes-Provence)
  • Laetitia Dolliou pour Richard Ferrand (élu avec 56,53% des voix dans la 6e circonscription du Finistère)
  • Stéphane Claireaux pour Annick Girardin (élue avec 51,87% des voix à Saint-Pierre-et-Miquelon)

Des suppléants qui ont ratissé le terrain aux côté des candidats, mais qui se retrouvent paradoxalement élus sur un nom autre que le leur. Maud Gatel, qui siégera pour la ministre des Affaires européennes, le reconnaît auprès du Parisien : "Marielle fait cinq points de plus rien que sur son nom. Il y a une prime à la notoriété. J'en profite d'une certaine manière". Et pour les ministres concernés, c’est aussi un parachute de sécurité : s'ils viennent à quitter le gouvernement, ils peuvent toujours reprendre leur costume de député.