Lecerf : Hamon doit "passer du statut de start-up à celui de grosse entreprise"

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Pour la première fois, le candidat désigné par la primaire de la gauche, en l'occurrence Benoît Hamon, passe devant Jean-Luc Mélenchon dans les enquêtes d'opinions pour la présidentielle.
INTERVIEW

Jusqu’où ira-t-il ? Un sondage Kantar Sofres-One Point pour Le Figaro, RTLet LCI place Emmanuel Macron et François Fillon au coude à coude pour le premier tour de la présidentielle. Pour la première fois, l’ex-ministre de l’Economie semble en mesure de franchir la marche du premier tour (21%), même si le candidat de la droite conserve une légère avance (22%). Quant à Benoît Hamon, avec 15 % des intentions de vote, il devance désormais Jean-Luc Mélenchon a seulement 10%. Marine Le Pen est, à ce stade, la seule candidate dont la qualification semble assurée, avec 25% d’intentions de vote, toujours selon cette enquête d’opinion.

La dynamique Fillon s'enraille. "En plein Penelope Gate, François Fillon prend de plein fouet les éléments qui ont été dit autour de cela. Par rapport aux mesures précédentes, il recule de 5 points", souligne Edouard Lecerf, directeur du département Politique et Opinion de Kantar Public. En tenant compte de la marge d’erreur, équivalente à 1%, François Fillon et Emmanuel Macron se retrouvent désormais "dans les mêmes eaux".

Pour Hamon, "ce n’est pas encore gagné". Le deuxième élément d’information, c’est Benoît Hamon qui se retrouve devant Jean-Luc Mélenchon et ça n’est pas rien. C’est vrai que la plupart des candidats socialistes que l’on testait se retrouvaient cinquième homme, là il est quatrième. Ce n’est pas encore gagné, loin de là. Mais cette dynamique est un fait marquant", souligne le sondeur, pour qui Benoît Hamon doit désormais transformer l’essai et "déployer son espace électoral". "Il faut qu’il garde sa singularité et cette agilité qui a fait de lui le phénomène de cette primaire. Il faut qu’il passe du statut de start-up à celui de grosse entreprise".

La grande volatilité de l'électorat. Pour Edouard Lecerf, les enquêtes d’opinion trahissent "la grande fluidité de l’électorat, l’incroyable disponibilité des électeurs au discours, à ce que peut mettre en avant tel ou tel candidat", moins d’un électeur sur deux se disant certain de voter pour tel ou tel candidat. À ce stade, conclut Edouard Lecerf, il est beaucoup trop tôt pour donner un pronostic pour la présidentielle.