Le soutien de l’UMP à MAM vacille

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avec Antonin André et Dominique Souchier , modifié à
A l’UMP, certains dénoncent la défense maladroite de la ministre, dans l’affaire du jet tunisien.

Sur le fond, ni Matignon ni l’Elysée ne lâchent Michèle Alliot-Marie. L’attitude de la ministre des Affaires étrangères, qui a utilisé à deux reprises le jet privé de son "ami" tunisien Aziz Miled, n’est pas répréhensible, selon le gouvernement. Principal argument de la défense, MAM n’a pas voyagé aux frais du contribuable.

Mais, sur la forme, le soutien de l’UMP à Michèle Alliot-Marie est plus compliqué. Un conseiller du président a confié à Europe 1, sous couvert d’anonymat, qu’il regrettait la défense maladroite de la ministre. Cette dernière a déclaré dans plusieurs médias que quand elle était en vacances, elle cessait d’être ministre, afin de réduire à de banales excursions avec un ami les deux vols dans un jet lié à Ben Ali.

"Un souci d'interprétation de la fonction"

Rares sont les élus UMP qui acceptent de commenter publiquement cette faille dans l’argumentaire ciselé de MAM. La députée UMP Valérie Rosso-Debord, au micro d’Europe 1, a ainsi dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : "quand elle dit que quand elle est en vacances elle n’est plus ministre, c’est quelque chose que je ne peux pas admettre". C’est même, selon elle, "un souci d’interprétation de la fonction". A la question de savoir si MAM devrait démissionner, Valérie Rosso-Debord reste néanmoins prudente : "la succession d’événements commence à devenir embêtante", consent-elle, sibylline.

Le sénateur UMP Alain Fouché s’est plus clairement désolidarisé de la ministre, estimant que "la morale républicaine avait été gravement offensée", comme "la réputation d'indépendance" de la politique étrangère de la France.

Un ministre s’est dit, auprès d’Europe 1, "préoccupé" par ce qui devient une "affaire MAM". Si le feuilleton se poursuivait, avec de nouvelles cartouches contre MAM, cela pourrait devenir "compliqué", a-t-il ajouté, sans toutefois parler ouvertement de démission. En attendant, l’opposition continue de surfer sur le scandale. Lors des questions au gouvernement mardi, Michèle Alliot-Marie risque de se retrouver quelque peu chahutée.