Le "silence dans les rangs" d'Emmanuel Macron n'est pas du goût de la presse

Les ministres sont priés de ne pas faire de vague avant les élections législatives (photo du premier conseil des ministres jeudi)
Les ministres sont priés de ne pas faire de vague avant les élections législatives (photo du premier conseil des ministres jeudi) © FRANCOIS MORI / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour éviter tout faux pas avant l'échéance des élections législatives, les ministres sont priés d'observer de strictes règles de confidentialité, discipline et solidarité.

La communication verrouillée du nouveau président Emmanuel Macron est critiquée vendredi par la presse, qui estime que cela n'empêchera pas les "clashes" au sein de la nouvelle équipe gouvernementale.

Éviter le moindre faux pas. Plusieurs sociétés de journalistes ont protesté jeudi, dans une lettre ouverte, contre la décision de l'Élysée de choisir les journalistes autorisés à accompagner le chef de l'État vendredi au Mali. "La communication de l'Élysée est très verrouillée pour éviter le moindre faux pas avant des législatives cruciales", explique le quotidien économique Les Échos.

"Qu'aucune tête ne dépasse". Chaque ministre "est donc prié de mettre en oeuvre la feuille de route qui lui a été assignée, en observant de strictes règles de confidentialité, de discipline et de solidarité", note Gaëtan de Capèle dans Le Figaro, y voyant un "minimum vital pour restaurer une autorité présidentielle réduite en miettes au cours des dernières années". "En marche (vers les législatives) mais silence dans les rangs", tacle Michel Guilloux dans L'Humanité : "qu'aucune tête ne dépasse, qu'aucune fausse note ne vienne troubler la partition, que rien ne vienne contrarier un tant soit peu la manière absolutiste qu'entend donner l'heureux élu à son règne".

"Une assiette de couleuvres". D'après Le Monde, le nouveau président "poursuit sur sa lancée" de la campagne autour du triptyque "transgression + renouvellement + expertise : quand on a trouvé la martingale gagnante, il serait absurde d'en changer". Certes, "ce quinquennat s'ouvre sous le règne d'une communication ultra contrôlée", note Laure Bretton dans Libération.

Mais le "premier plat servi à la table du Conseil des ministres" est "une assiette de couleuvres", ajoute Laurent Joffrin dans son éditorial de Libé. "Celles que les impétrants venus d'ailleurs sont bien forcés d'avaler s'ils veulent adopter le régime macronien". "Notre-Dame-des-Landes, Ceta, CSG..." Libération fait la liste des "points de friction (qui) ne devraient pas manquer au sein du nouveau gouvernement". D'où le titre de une : "Clash en stock à l'Élysée".