Le Sénat rejette le projet de budget de la Sécu en deuxième lecture

Une commission mixte paritaire entre les deux chambres avait échoué à trouver un accord.
Une commission mixte paritaire entre les deux chambres avait échoué à trouver un accord. © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
Le texte, profondément modifié par le Sénat en première lecture, repartira pour une ultime lecture à l'Assemblée nationale où les députés auront le dernier mot. 

Le Sénat, à majorité de droite, a rejeté jeudi en deuxième lecture le dernier budget de la Sécurité sociale du quinquennat par l'adoption, contre l'avis du gouvernement, d'une motion préalable selon laquelle il n'y a pas lieu de délibérer.

Clivage gauche-droite. 187 sénateurs, l'ensemble de la droite, ont voté cette motion tandis que la gauche, par 154, a voté contre. Le texte, que le Sénat avait profondément modifié en première lecture, repartira pour une ultime lecture à l'Assemblée nationale où les députés auront le dernier mot. Une commission mixte paritaire entre les deux chambres avait échoué à trouver un accord. "Le rejet en bloc du texte illustre le clivage entre la majorité présidentielle et l'opposition", a souligné la ministre de la Santé Marisol Touraine. "Ce sont deux visions de la protection sociale qui se font face, annonçant la campagne présidentielle".

"Un désaccord sur la réalité du retour à l'équilibre". "Il y a quelques semaines, je pointais devant vous le risque d'une privatisation de la sécurité sociale qu'entraîneraient les projets des différents candidats à la primaire de la droite et du centre", a-t-elle poursuivi. "Vous vous montriez sceptiques, mais c'est pourtant ce que prévoit, noir sur blanc, le programme de François Fillon", a-t-elle accusé. Le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, a pour sa part défendu "un texte cohérent avec les nouvelles prévisions macroéconomiques". "Nous avons un désaccord sur la réalité du retour à l'équilibre", leur a répondu le rapporteur général Jean-Marie Vanlerenberghe (UDI-UC). "Il n'y a pas ici de partisans et d'opposants à la sécurité sociale : nous la défendons tous", a-t-il dit. "Pour que le débat continue, il aurait fallu qu'il y ait un espoir d'accord", a lancé pour sa part Gérard Roche (UDI-UC). "Or la porte a été fermée par le gouvernement".