Le PS veut sauver le soldat Ayrault

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avec AFP , modifié à
Ségolène Royal et Vincent Peillon ont loué "l'intégrité" de l'élu condamné pour favoritisme.

Il y a des hasards qui ne le sont pas vraiment. En tout cas, pas pour Ségolène Royal. La présidente PS de la région Poitou-Charentes invitée dimanche du Grand Rendez-vous d'Europe 1/i-Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France, s'est dit "choquée" par la polémique autour de la condamnation de Jean-Marc Ayrault pour favoritisme en 1997.

"Je suis très choquée que soit ressortie comme par hasard cette affaire qui date de plus de 15 ans, qui a été ensuite effacée compte tenu des règles juridiques que vous connaissez très bien", a souligné Ségolène Royal. Depuis 2007, "cette péripétie judiciaire n'a même plus à être évoquée publiquement, c'est une faute contre laquelle il pourrait demander réparation, ce qu'il ne fera pas bien évidemment parce qu'il ne veut pas alimenter cette chronique".

Me Jean-Pierre Mignard, l'avocat de Jean-Marc Ayrault, a rappelé vendredi que cette condamnation était "nulle et anéantie par la réhabilitation intervenue en 2007". "Nul ne peut plus l'invoquer sans être en infraction avec la loi pénale", a-t-il ajouté.

"Ce coup bas ne l'atteindra pas"

"Disons que ça fait partie des coups bas en politique, mais ce coup bas ne l'atteindra pas parce que tout le monde sait que Jean-Marc Ayrault est un homme parfaitement intègre qui s'est consacré corps et âme au service du bien public et qu'il continuera à le faire à la place qui sera la sienne", a encore dit Ségolène Royal. Pour celle dont le nom est évoqué pour prendre le perchoir de l'Assemblée nationale, rien ne pourrait donc empêcher le député-maire de Nantes de devenir Premier ministre.

"Il a payé pour sa faute"

Vincent Peillon a lui aussi apporté dimanche son soutien à Jean-Marc Ayrault. Vantant la "très grande intégrité" de l'élu nantais sur Canal+, le conseiller éducation de François Hollande a rappelé qu'il avait "immédiatement assumé" ses responsabilités dans cette affaire il y a 15 ans. "Il y a eu ce moment, qui était un moment d'ailleurs de distraction, de non observation, et il l'a immédiatement assumé en son nom propre, et il a laissé la justice passer sans faire appel", a déclaré Vincent Peillon.

"Il a payé pour sa faute", a insisté le député européen. "Celui qui décidera si on fait exception ou pas (à l'engagement de M. Hollande de ne pas travailler avec des personnes jugées et condamnées, ndlr), c'est le président de la République", a-t-il conclu.