Le PS se fait du bien

Aubry, Ayrault et Désir, les trois "vedettes" du cdongrès de Toulouse.
Aubry, Ayrault et Désir, les trois "vedettes" du cdongrès de Toulouse. © REUTERS
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RÉSUME – Retour sur trois jours de congrès socialiste à Toulouse, synonyme de calinothérapie.

Faire taire les critiques et regonfler le moral des troupes. De vendredi à samedi s’est tenu le congrès du Parti socialiste, à Toulouse, marquant l’entrée en fonction d’Harlem Désir comme successeur de Martine Aubry à la tête du PS. Mais l’objectif de tous était ailleurs : montrer l’image d’un parti rassemblé derrière son gouvernement. Un moment de calme dans la tempête.

Séance de calinothérapie pour Ayrault - C’était l’objectif inavoué de ce congrès de Toulouse : lui remonter le moral en lui montrant que la famille socialiste est unie derrière lui. Opération réussie. Grand gagnant à l’applaudimètre, Jean-Marc Ayrault, dans un discours très offensif, a notamment répondu aux critiques qui s’abattent sur lui, assurant qu’il "assumait" et "revendiquait" sa méthode, celle du dialogue social et de la "mobilisation", même si cela doit prendre "du temps" et "au risque d'être critiqué sur le rythme des réformes". Un discours de la méthode, en somme.

Le maire de Nantes a également été soutenu par tous les cadres du PS. Le très populaire Manuel Valls a ainsi loué "un Premier ministre disponible, à l'écoute, qui arbitre et qui tranche, qui coordonne, qui agit et met en œuvre les engagements". Martine Aubry a souligné que "ce que fait Jean-Marc Ayrault est juste", quand son successeur Harlem Désir saluait "un grand premier ministre de gauche". Une concorde qui a redonné le sourire au locataire de Matignon.

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Retour en douceur de Royal… - Absente à l’Université d’été de La Rochelle, la présidente de Poitou-Charentes a effectué son retour aux affaires socialistes, vendredi. Un passage éclair à Toulouse, mais un discours qui a marqué les esprits. Après avoir qualifié d'"opération réussie" la première phase du quinquennat, l’ex-compagne du chef de François Hollande a aussi rappelé les réformes de structure promises dans le programme présidentiel : réforme du système financier, réforme fiscale, révolution écologique, avenir de la jeunesse. Une façon d'inciter l'exécutif à passer à la vitesse supérieure car  "nous ne sortirons pas de la crise dans le système actuel". Une façon pour elle, aussi, de montrer sa singularité à l’heure où son capital politique semble évaporé.

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… en force pour Aubry - Après Jean-Marc Ayrault - dont elle assure être "son principal soutien" - elle est celle qui a été la plus applaudie du week end, et de très loin. Pour son premier grand discours depuis son départ de la direction du parti à la mi-septembre, la maire de Lille, même si ses proches s’en défendent, s’est posée en recours, faisant valoir son expérience et distillant quelques conseils avisés à un gouvernement qui multiplie les hésitations. "Nous devons nous expliquer. Arrêtons nous-mêmes de créer des difficultés, ce serait encore mieux!", a-t-elle lancé à la tribune, martelant sa volonté de voir appliquée la promesse de la fin du cumul des mandats ainsi que l’octroi du droit de vote des étrangers, deux sujets qui empoisonnent la vie de… Jean-Marc Ayrault.

Désir veut s’imposer - Pour son premier discours en tant que Premier secrétaire du PS, l’eurodéputé s'est livré dimanche à une critique acerbe de la droite "revancharde". Succès garanti. "Ça suffit la droite UMP-FN ! Ca suffit la lepénisation de la droite ! Mais où sont les républicains de droite ? Pourquoi se taisent-ils ?", s'est-il alarmé, fortement applaudi par les militants.

Raillé en raison des conditions de son élection à la tête du parti, Harlem Désir a également profité de cette tribune pour expliquer ce que serait l’action du PS lors des années à venir : être le "garant" du programme de François Hollande mais aussi être force de "débats et propositions".

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