Le PS joue la carte de l'unité

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Parti socialiste est entré officiellement en campagne pour les législatives hier soir lors d'un meeting au Zénith de Paris, où Ségolène Royal et les "éléphants" ont fait estrade commune pour la première fois depuis l'échec présidentiel. L'ex-candidate à l'Elysée a appelé à la mobilisation pour "construire une opposition forte". Avant le premier tour des législatives, le 10 juin, le PS organisera deux autres meetings nationaux, à Nantes et Lille mardi et jeudi prochains.

Ségolène Royal est repartie "au combat" hier soir... Combat contre une droite "sans complexe" et un "gouvernement insatiable". Elle a appelé les Français à envoyer "massivement" des députés socialistes à l'Assemblée nationale. Le coup d'envoi de la campagne pour les législatives pour les socialistes a donc été donné lors d'un meeting au Zénith de Paris. Aux côtés de Ségolène Royal, les "éléphants" du Parti socialiste... Ils ont fait estrade commune pour la première fois depuis l'échec présidentiel. Et c'est aussi la première fois depuis le 6 mai que Ségolène Royal remontait sur une estrade politique. Sur la scène du Zénith, elle a été accueillie par trois minutes d'applaudissements et de cris "Merci Ségolène!". Et c'est devant 6.000 personnes que la présidente de la région Poitou-Charentes a pris la parole, après Bertrand Delanoë, mais avant Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius et François Hollande, qui étaient tous assis au premier rang. "Aujourd'hui, nous nous mobilisons pour des élections majeures. Voulez-vous oui ou non les pleins pouvoirs pour une gouvernement insatiable qui prétend incarner à lui seul la droite et la gauche?", a demandé Ségolène Royal au public. "Ce que la droite attend, c'est un pouvoir hégémonique, un rouleau compresseur qui se dresse et pour lequel tout deviendra possible, même le pire", a-t-elle dit, détournant le slogan de campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Elle a lancé un appel aux 17 millions d'électeurs ayant voté pour elle le 6 mai et "au-delà". "Nous serons bien vite rejoints quand (les Français) réaliseront que le bouclier fiscal c'est pour quelques-uns mais que les franchises médicales c'est pour tout le monde (...), que la suppression des droits de succession, c'est seulement pour les 20.000 plus grosses fortunes mais que la dégradation des services publics c'est pour tout le monde." "Ne vous y trompez pas: ce gouvernement que Nicolas Sarkozy a composé à sa main (...) n'est pas un gouvernement d'ouverture, c'est un casting attrape-tout qui fait courir des risques au pays dès lors qu'il aggravera les inégalités et attisera les ressentiment les plus dangereux", a insisté Ségolène Royal. "Nous repartons au combat!", a-t-elle lancé, persuadée que "ce qui a été semé" pendant la campagne présidentielle "va germer et fleurir" aux législatives."Machine infernale", "pouvoir insatiable", "droite vorace", risque de "présidence absolue": chacun leur tour, les ténors du PS ont aussi sonné la charge contre Nicolas Sarkozy. Le nouveau chef de l'Etat "a lancé au Havre, nous dit-on, son appel: il veut une majorité à sa main pour mener sa politique à sa guise", a déclaré François Hollande, prenant la parole à la tribune en dernier. "Nous lançons notre appel ici, de Paris. Nous voulons une majorité de gauche (à l'Assemblée nationale) pour prêter main forte aux Français pour leur donner non pas la rupture (...) mais l'espérance d'une France plus juste et plus forte", a poursuivi le premier secrétaire du PS, reprenant l'un des slogans de la campagne présidentielle de Ségolène Royal. "Nous ne nous laisserons pas faire", a promis Dominique Strauss-Kahn dont l'arrivée sur scène a été marquée des sifflets de certains militants, n'ayant toujours pas digéré les propos extrêmement sévères de l'ancien ministre de l'Economie au soir de la défaite. "La droite veut un vote de confirmation. Nous, nous voulons un vote d'affirmation positive et socialiste", a martelé le député du Val-d'Oise, attaquant les personnalités de gauche ayant accepté un portefeuille ministériel dans le gouvernement Fillon. "Le socialisme n'est pas soluble dans le sarkozysme. Le socialisme, ça demeure." "Pourquoi faut-il beaucoup de députés de gauche?", s'est interrogé Laurent Fabius à la tribune rehaussée du slogan de campagne du PS "La gauche qui agit, la gauche qui protège. "Parce que (...) si nous n'emportons pas une puissance de camarades socialistes à l'Assemblée nationale, alors l'UMP, qui a déjà presque tout, aura tout. Ce sera la présidence absolue et la démocratie n'y trouvera certainement pas son compte", a-t-il prévenu. Tout en rivalisant de gentillesses envers les autres dirigeants socialistes - saluant son "amie" Ségolène ou "l'excellence" des discours précédents - l'ancien Premier ministre leur a adressé une mise en garde. "C'est ce message que je veux porter ce soir: combativité et unité. La gauche le mérite, la France le mérite. La République le mérite!".