Le PS exige un référendum sur les collectivités locales

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La gauche réclame que les Français soient consultés sur la réforme présentée mardi matin par Nicolas Sarkozy.

Pas de réforme des collectivités locales sans référendum : l'ancien premier ministre socialiste Laurent Fabius a demandé, mardi, au siège du PS à Paris, que la réforme des collectivités locales, présentée le matin même par Nicolas Sarkozy, soit directement tranchée par les Français.

"Volonté de couper les ailes aux régions", "mort annoncée de la décentralisation" : le parti socialiste dénonce à l’unisson les axes retenus par le chef de l’Etat, dans son intervention à Saint-Dizier, en Haute-Marne.

Cette réforme "précipitera dans la faillite de nombreuses collectivités locales dont une vingtaine de conseils généraux déjà en proie aux chutes de recettes liées à la crise", affirme le député et président du conseil général de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg. "Le chef d'un Etat, dont le déficit s'élève aujourd'hui à 140 milliards d'euros, n'est pas vraiment bien placé pour dispenser aux élus locaux ce type de leçon", renchérit Bertrand Delanoë, le maire de Paris.

Le plus vindicatif est le président de la deuxième région française, Jean-Jack Queyranne, à la tête de la région Rhône-Alpes : "C'est une réforme scélérate contre la décentralisation, (le fruit d') une alliance des technocrates de Bercy et de la pensée néo-jacobine profonde qui est en Sarkozy", assène-t-il dans un communiqué.

Plusieurs francs-tireurs, à droite, apportent également des critiques : Philippe de Villiers, président du conseil général de Vendée et rallié à l’UMP depuis l’été, assure que ce projet aura "pour conséquence de transformer les collectivités locales en établissements publics", d’autant qu’il "intervient au moment où les collectivités vont perdre la liberté de fixer leurs ressources". Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, pronostique, lui, "la mort de la commune, qui est un échelon démocratique essentiel, et du département".

Les ténors de l’UMP, en revanche, se relaient pour défendre un "discours historique", loin des critiques dont se sont pourtant fait l’écho plusieurs élus locaux de droite ces derniers jours : "La réforme des collectivités territoriales s'inscrit dans ce devoir économique et moral vis-à-vis des générations futures", juge Bernard Accoyer, le président UMP de l’Assemblée nationale.

Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l'UMP, affirme lui que "25 ans après la mise en place de la décentralisation, Nicolas Sarkozy vient de [lui] donner un nouveau souffle, grâce à une réforme historique qui va simplifier, moderniser et optimiser le coût de la démocratie locale".