Le procès Modolo s'ouvre dans la douleur

© MAXPPP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Face aux tortionnaires de William, 21 ans, la famille de la victime s'est effondrée.

Ils ont en partie reconnu leurs responsabilités. Les cinq personnes accusées d'avoir torturé à mort William Modolo, 21 ans, en mai 2006, ont présenté lundi de timides regrets devant les assises des Bouches-du-Rhône.

"Je reconnais ce qui m'est reproché et je voulais demander pardon à la famille de William Modolo pour tout ce qu'on a fait", a notamment déclaré Jean-Pierre Planqueel, 31 ans, considéré comme le chef du petit groupe qui, pendant plusieurs heures, a torturé à mort le jeune homme.

Trois hommes et deux femmes

Jean-Pierre Planqueel est accusé d'assassinat mais également d'actes de torture ainsi que d'avoir violé la victime, tout comme Franck Julien, 39 ans, qui a reconnu "avoir arraché des dents" à William Modolo. Le troisième homme du groupe, Arnaud Frapech, 30 ans, accusé de complicité d'assassinat et d'actes de torture, a déclaré qu'il avait sa "part de responsabilité dans ce qui s'est passé". Mais, dans la foulée, il a estimé n'avoir eu qu'une "petite dispute" avec William, "indépendamment du reste".

Aurélie Piteux, 24 ans, la compagne de Planqueel, a, quant à elle, refusé d'endosser une quelconque responsabilité dans ce qui s'est passé : "je reconnais que j'étais présente mais je n'ai pas violenté William". Barbara Jean-Louis, 28 ans, accusée de complicité d'assassinat et de non-empêchement de crime, a très brièvement reconnu les faits, la voix nouée.

Un dernier accusé jugé ultérieurement

Enfin, le cas d'un dernier accusé, Lucien Boursier, 57 ans, a été disjoint. Opéré d'un cancer du larynx début août, il ne peut plus s'exprimer et sera jugé ultérieurement.

Avant que les accusés s'expriment, deux greffières avaient longuement lu à haute voix l'ordonnance de mise en accusation qui énumérait notamment tous les sévices subis par la victime. Pendant la lecture, certains proches de la victime ont alors fondu en larmes, sur les bancs des parties civiles, situés en face du box.

Le corps retrouvé dans un sous-bois

Le 22 mai 2006, la police municipale de Saint-Cannat, petite commune située à une vingtaine de km au nord-ouest d'Aix-en-Provence, avait découvert le corps dénudé et atrocement mutilé d'un jeune homme, abandonné dans un sous-bois.

Selon les résultats de l'autopsie, William Modolo avait été violé, blessé à plusieurs reprises par un instrument "piquant ou tranchant", tabassé avec différents objets. Sa peau avait été brûlée à plusieurs endroits et 12 de ses dents avaient été arrachées.
Le verdict sera rendu le 10 septembre.