Le photographe Jacob Khrist, interpellé à Hénin-Beaumont, est sorti de garde à vue

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Le photographe de l'agence Hans Lucas, Jacob Khrist, a été interpellé à Hénin-Beaumont dimanche. Sa garde à vue a été prolongée lundi. © FRANCOIS LO PRESTI / AFP
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A.C.
Un photographe, arrêté dimanche à Hénin-Beaumont avec des militantes Femen, est sorti lundi soir après la prolongation de sa garde à vue. Il dénonce une arrestation arbitraire.

Seins nus, masques de Trump, Poutine ou encore Marine Le Pen sur le visage. Six militantes Femen ont mené une action de protestation dimanche à Hénin-Beaumont peu de temps avant l’arrivée de la candidate du Front national venue voter dans son fief. Les forces de l'ordre les ont rapidement interpellées. Mais dans le fourgon s'est aussi retrouvé un photographe, Jacob Khrist, arrêté avec ces militantes pour complicité d’exhibition et rébellion. Après 36 heures de garde à vue, il a fini par sortir du commissariat lundi soir, révèle l'Obs

Seul journaliste à avoir été interpellé. Une centaine de journalistes devant le bureau de vote étaient mobilisés pour suivre Marine Le Pen, dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle. Six femmes surgissent, masquées, avec l’inscription "Team Marine" écrite sur le corps. En peu de temps, la meute de journalistes s’attroupe et les militantes féministes sont interpellées. Elles seront rapidement rejointes par le photographe Jacob Khrist, au commissariat de Lens, l’unique journaliste à avoir été interpellé ce jour-là. Sur une vidéo de Carmen Diaz Gonzalez, chargée de production audiovisuelle à La Sexta, chaîne de télé espagnole, on peut voir l’arrestation musclée du photographe alors qu’il couvrait l’action des Femen

Garde à vue prolongée. Sans nouvelles du journaliste, malgré les messages de soutien sur les réseaux sociaux, par le biais d'un communiqué de l'agence Hans Lucas, on apprennait lundi matin que la garde à vue de Jacob Khrist était prolongée de 24 heures, "pour les motifs de complicité d'exhibition sexuelle et de rébellion". L'agence se dit alors choquée "de constater qu'en France, un jour d'élection, un photographe dans l'exercice de son métier soit interpellé aussi violemment". Et dénonce le fait que l'intervention a été faite par deux personnes, "sans brassard d'agent ou d'officiers de police", considérant comme inacceptable cette prolongation de garde à vue. 

Jacob Khrist sera finalement relâché lundi soir. "Je sors avec les six activistes Femen de 36 heures de GAV", écrit-il sur Facebook. Il ajoute aussi que "visiblement, en commune FN, l'arbitraire est de mise ! Je vois des centaines de messages, merci à tous, je vais très bien !". Les internautes et journalistes professionnels avaient effectivement appelé à la libération du photographe sur Twitter.