Jean-Marie Le Pen : Valls, "un très petit monsieur"

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Jean-Marie Le Pen s'en prend aux origines étrangères du Premier ministre dans un entretien à l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol.

L'INFO. Mais où s'arrêtera-t-il ? C'est la question que doit se poser Marine Le Pen, mardi soir. Jeudi dernier, Jean-Marie Le Pen réaffirmait que les chambres à gaz "étaient un détail de la Seconde Guerre mondiale". Des propos unanimement condamnés par les cadres du FN, à commencer par sa fille Marine, qui assurait sur Europe 1 être "une nouvelle fois en désaccord profond avec Jean-Marie Le Pen, et sur le fond, et sur la forme". Dans un entretien musclé à l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol, à paraître jeudi, le fondateur du FN va plus loin encore, pointant notamment du doigt les origines étrangères de Manuel Valls.

"Valls n’est pas un caballero, c’est un très petit monsieur". "Nous sommes gouvernés par des immigrés et des enfants d’immigrés à tous les niveaux. Je n’ai rien contre les Italiens ni contre les Espagnols. Je n’ai rien non plus contre le fait que Valls ait les mêmes droits civiques que moi mais cela ne lui donne pas l’autorisation de me donner des conseils ou de me faire des remontrances sur le plan de la morale civique", affirme-t-il.

Puis le président d'honneur du FN va plus loin encore : "Valls est français depuis trente ans, moi je suis français depuis mille ans. Quel est l’attachement réel de Valls à la France ? Cet immigré a-t-il changé du tout au tout ? Qu’a-t-il apporté à notre pays ? J’admire beaucoup l’Espagne, c’est un grand pays. Malheureusement Manuel Valls ne nous transmet pas de la civilisation espagnole ce qu’elle a de plus remarquable, qui est justement son esprit chevaleresque. Valls n’est pas un caballero, c’est un très petit monsieur”.

Europe 1 a contacté Jean-Marie Le Pen et, aucun doute possible, il assume complètement cet entretien, et en rajoute même une couche : "monsieur Valls est français depuis l'âge de 20 ans. Madame Hidalgo (maire de Paris, ndlr) est d'origine espagnole, monsieur Martinez, le secrétaire général de la CGT…"

Il inquiète le FN en vue des régionales. Outre ces propos polémiques, Jean-Marie Le Pen a également confirmé son intention d'être tête de liste du FN pour les élections régionales en Provence-Alpes-Côte d'Azur "pour mettre à la porte les socialo-communistes". Après son énième sortie sur "les chambres à gaz, plusieurs ténors de son mouvement - comme Nicolas Bay sur Europe 1 - s'étaient pourtant publiquement interrogés sur le bien-fondé de sa candidature. Marine Le Pen elle-même aurait préféré envoyer au feu sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, députée du Vaucluse et bien implantée dans la région.

 "Je suis légitime pour conduire la liste FN en PACA". Mais le président d'honneur du FN n'en démord pas, et rappelle sa légitimité à partir au combat électoral. Cet entretien au vitriol, c'est un peu sa réponse à ses détracteurs. "j'ai fait, aux dernières élections européennes, il y a moins d'un an, plus de 33% des voix dans la région Paca. Je suis donc légitime pour conduire la liste du Front national dans cette région où de surcroît, je suis conseiller régional et président du groupe FN depuis 1992". Marine Le Pen est prévenue.

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