Le Pen père et fille continuent de se déchirer

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
LA GUERRE CONTINUE - Sommé par Marine Le Pen de rentrer dans le rang, Jean-Marie Le Pen refuse d'obtempérer.

Linge salle en famille. Entre les Le Pen, la hache de guerre n'est toujours pas enterrée. Père et fille continuent de s'affronter par médias interposés. La patronne du FN hausse le ton dans un entretien à Valeurs Actuelles et rappelle au patriarche que "c'est [elle], et non plus lui", qui est "chargée de l'avenir" et des "idées" du parti. Le fondateur du Front national refuse d'obtempérer et rappelle à Marine Le Pen qu'il est président d'honneur "à vie" du parti d'extrême droite. "Personne ne peut me pousser vers la sortie, pas même un congrès. Je suis président à vie, cette décision est définitive. Ce n'est pas Marine Le Pen qui m'a nommé, qui a dirigé le mouvement au 20e siècle", rappelle-t-il.

L'avenir du FN, c'est elle. Jean-Marie Le Pen a visiblement peu apprécié les propos de Marine Le Pen dans Valeurs actuelles où elle revendique pleinement ses "différences" avec son père. Si "pendant quarante ans, c'est Jean-Marie Le Pen qui a incarné le Front national" et en reste "une figure centrale", "aujourd'hui c'est moi, et non plus lui, qui suis chargée de son avenir et de celui de ses idées", explique la patronne du FN.

"Le devoir d'accéder au pouvoir". "J'ai aujourd'hui le devoir d'accéder au pouvoir avant qu'il ne soit trop tard. C'est-à-dire rapidement. Peut-être même, je le crois possible, dès 2017. Pour cela, je me suis battue, avant même mon élection à la présidence du mouvement" en 2011 "pour que le FN devienne un parti de gouvernement", explique-t-elle en soulignant que les "mauvaises querelles" suscitées par son père -comme sur la "fournée"- peuvent être "dévastatrices" et entraver son "objectif" politique.

Le défi ultime. Jean-Marie Le Pen est donc fermement invité à "trouver, sous (son) autorité, sa manière de faire exister" sa présidence d'honneur, "poste spécialement taillé pour lui", lâche-t-elle en rappelant que sa propre "ligne a été validée par les militants" et "ne saurait être remise en cause" jusqu'au congrès de novembre. Et si son père "est dans une contestation" de la ligne politique actuelle du FN, libre à lui de "susciter et soutenir un candidat contre" elle au congrès, le défie Marine Le Pen.

 

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