Le Pen déambule à Calais dans une ambiance tendue

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Lionel Gougelot, à Calais, et Louis Hausalter avec AFP , modifié à
DÉPLACEMENT TRÈS POLITIQUE - La présidente du FN a dénoncé le "fantastique scandale que représente l'abandon de cette ville", où les migrants affluent.

Alors que la situation à Calais devient critique, en raison de l'afflux de clandestins cherchant à passer en Angleterre, Marine Le Pen s'est opportunément rendue dans la ville du Pas-de-Calais vendredi. Un déplacement qui s'est déroulé dans un climat très tendu. 150 à 200 sympathisants s'étaient rassemblés pour accueillir la présidente du Front national près de la mairie, mais aussi quelques contre-manifestants.

"Retrouver la maîtrise de nos frontières". Devant micros et caméras, Marine Le Pen a dénoncé le "fantastique scandale que représente l'abandon de cette ville". Pour elle, "l'UMP et le PS ne font strictement rien. On ne prend pas la mesure du désespoir de cette population. On ne veut pas régler le problème de l'immigration clandestine. Alors je viens dire qu'il est possible de le faire, encore faut-il remettre en cause Schengen. Nous devons retrouver la maîtrise de nos frontières".

Qu'en pensent les Calaisiens ? "Ça fait un peu charognard", tacle cette habitante au micro d'Europe 1, épinglant l'opportunisme de Marine Le Pen : Calais est sous le feu de l'actualité, et qui se pointe ? Elle !" "Et pour les réfugiés, ils proposent quoi ? Qu'on ferme les frontières ? C'est impossible", ajoute-t-elle. Une partisane de Marine Le Pen n'est pas du même avis. "Au moins, elle a le courage de venir, contrairement à M. Hollande", affirme-t-elle.

La visite de la présidente du FN en ville, qui a duré un peu plus d'une demi-heure, s'est déroulée sans incident notable. Marine Le Pen a ensuite tenu une conférence de presse, où elle a de nouveau dénoncé "une scandaleuse incurie du pouvoir qui ne fait rien pour venir au secours de la population calaisienne". "Il n'y a plus de lois qui vaillent à Calais, il n'y a plus que la jungle, la loi du plus fort, la violence, l'inverse de la République", a-t-elle martelé.

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