Le Pen a fait une escapade à Argenteuil

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Administrator User , modifié à
Jean-Marie Le Pen s'est rendu vendredi dans les "territoires abandonnés par les politiciens français" en choisissant symboliquement la cité du Val d'Argent à Argenteuil, en banlieue parisienne. Le président du Front national est resté environ une demi-heure en milieu de matinée dans ce quartier réputé sensible où Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, s'en était pris à la "racaille" avant les violences urbaines de l'automne 2005 dans les banlieues.

En allant sur la dalle d'Argenteuil (Val-d'Oise), là-même où Nicolas Sarkozy avait dénoncé la "racaille" en 2005, Jean-Marie Le Pen a voulu montrer qu'il peut se rendre dans toutes les banlieues. "Je veux prouver que pour le Front national il n'y a pas de zone de non-droit", a dit le candidat du FN à son arrivée, suivi par des journalistes qu'il avait fait convoyer sur les lieux en autobus. Aucun incident particulier n'a émaillé son séjour éclair en dehors de quelques insultes ou de quelques cris. Dans une déclaration lue sur la dalle d'Argenteuil, Jean-Marie Le Pen s'est adressé aux personnes présentes, au nombre de quelques dizaines, surprises par son arrivée. Il les a remerciées de lui avoir permis de s'exprimer "là où même pas notre ancien ministre de l'Intérieur n'ose se rendre". S'adressant aux personnes issues de l'immigration, le candidat du FN les a assurées qu'elles étaient "les branches de l'arbre France". "Vous êtes tous des Français à part entière", a-t-il dit. "Si certains veulent vous karchériser pour vous exclure, nous voulons, nous, vous aider à sortir de ces ghettos de banlieue où les politiciens français vous ont parqués pour vous traiter de racaille par la suite", a-t-il lancé. "Je ne suis pas venu ici faire un safari politico-médiatique mais vous donner un espoir réel pour votre avenir", a assuré Jean-Marie Le Pen. Depuis son appel aux "Français d'origine étrangère" à Valmy à l'automne dernier, Jean-Marie Le Pen tente de séduire l'électorat issu de l'immigration. Même si, dans son programme, l'immigration reste la cause principale des problèmes de la France, le président du FN promet aux descendants d'immigrés la "préférence nationale." Un jeune de 19 ans, se surnommant "Bad", a dit ne pas être plus gêné par la venue de Jean-Marie Le Pen que par celle de Nicolas Sarkozy. "Ce sont les mêmes. Ce sont des frères jumeaux. Ils ont les mêmes idées, le même programme, mais Sarkozy me ferait plus peur", a-t-il dit. Il a précisé qu'il voterait "malheureusement" pour Ségolène Royal, soulignant qu'il aurait préféré pouvoir se prononcer pour un autre candidat socialiste. "Ici des gens votent le Pen, mais personne n'ose le dire", a-t-il assuré. Des membres de l'entourage de Jean-Marie Le Pen, et notamment sa fille Marine, ont entrepris de dialoguer avec les habitants d'Argenteuil.