Le neveu de Pierre Bérégovoy estime que François Fillon est "écœurant"

"C'est un type qui n'a aucune moralité en politique", a estimé vendredi le neveu de Pierre Bérégovoy.
"C'est un type qui n'a aucune moralité en politique", a estimé vendredi le neveu de Pierre Bérégovoy. © THOMAS SAMSON / AFP
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Invité de "L'Émission politique" sur France 2, le candidat de la droite à la présidentielle avait comparé sa situation à celle de l'ex-Premier ministre socialiste, qui s'était suicidé en 1993.

"C'est un type qui n'a aucune moralité en politique." L'évocation par François Fillon dans L'Émission politique, jeudi soir, de Pierre Bérégovoy a révolté son neveu, Jean-Michel Bérégovoy. "Blessé" d'être présenté comme un "corrompu", le candidat de la droite à la présidentielle a estimé face à David Pujadas que son sort le faisait souvent penser à celui de l'ex-Premier ministre socialiste, mis en cause dans une affaire de prêt et qui s'était suicidé en 1993.

Une "tactique politique". Dans un entretien au Parisien paru vendredi, Jean-Michel Bérégovoy explique ne pas avoir apprécié le parallèle employé par François Fillon, notamment mis en examen pour détournement de fonds publics. "Il utilise ce symbole pour une tactique politique", explique-t-il. "C'est quelqu'un capable d'utiliser ce qu'il y a de plus sombre dans notre histoire, des arguments aussi douloureux, aussi vils ne mérite pas d'être président", ajoute le neveu de Pierre Bérégovoy, également élu écologiste à la mairie de Rouen, en Seine-Maritime.

Insistant sur les différences entre son oncle et le candidat de la droite, Jean-Michel Bérégovoy estime que "[Pierre Bérégovoy] était un homme proche des gens qui ne portait pas des costumes coûtant des milliers d'euros. Il vivait de manière simple, à l'inverse de Fillon."

"Chantage au suicide". Invitée "surprise" de l'émission, la romancière Christine Angot a également exprimé son indignation face à cette analogie, accusant François Fillon de faire du "chantage au suicide". Mis en cause dans une affaire de prêt d'un million de francs sans intérêt dont il avait bénéficié en 1986 par l'intermédiaire d'un ami de François Mitterrand, Pierre Bérégovoy, Premier ministre de 1992 à 1993, avait lutté pour défendre son honneur et sa probité. Le Monde rappelle que dans le camp socialiste, le 1er mai s'est mué en un jour de deuil depuis le suicide de Pierre Bérégovoy, au bord d'un canal à Nevers, dans la Nièvre.