Le FN retrouve la flamme

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Le Front National progresse dans toutes les régions où il était au 2nd tour. Les Le Pen ont flambé.

Moribond il y a encore quelques semaines, le Front national ressort des élections régionales renforcé. Dans la foulée de leur chef de file Jean-Marie Le Pen, qui a recueilli 22,5 % des voix en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le parti d’extrême-droite a progressé dans les 21 régions où il était parvenu à se maintenir : d'un point en Alsace ou en Franche-Comté, de deux à quatre points en Provence-Alpes-Côte d'Azur, Nord-Pas-de-Calais, Lorraine ou Haute-Normandie, de presque 7 points en Languedoc-Roussillon.

Jean-Marie Le Pen a vu dans ces résultats "l'effondrement du sarkozysme". "Le coup est très dur" pour le président de la République, d'autant plus que "tous les ministres engagés sont battus". Pour Marine Le Pen, qui a fait à peine moins bien que son père dans le Nord-Pas-de-Calais (22,20%), "c'est une immense satisfaction. Beaucoup d'électeurs sarkozystes ont ouvert les yeux sur l'escroquerie dont ils ont été victimes et ont amplifié leur vote du 1er tour. Nous sommes donc là face à un vote de conviction, un vote d'adhésion".

2012 dans le viseur

Le Front National cible désormais sans complexe l’élection présidentielle de 2012. "Le courant national est revenu comme un acteur majeur, et il sera un acteur majeur de la prochaine grande échéance nationale que sera l'élection présidentielle", a poursuivi Marine Le Pen. "Il faut à présent se préparer à la succession" à Nicolas Sarkozy, a lancé de son côté Jean-Marie Le Pen.

Les politologues voient aussi dans les résultats la résurrection du FN. Selon Nonna Mayer (Sciences-Po), le résultat de dimanche est "vraiment un succès. C'est un très bon score pour la famille Le Pen, ca va faire rentrer de l'argent dans les caisses et remobiliser les militants". Jean-Yves Camus (Iris) note pour sa part que "pour la première fois, le FN ne perd pas de voix entre les deux tours. Il y a une dimension de protestation dans ce vote mais aussi d'adhésion au programme du FN", analyse-t-il. Le Front National va "incontestablement être une épine dans le pied du prochain candidat de la droite conservatrice".