Le FN perd l'eurodéputé et économiste Bernard Monot

Bernard Monot s'estime en "désaccord sur la méthode".
Bernard Monot s'estime en "désaccord sur la méthode". © GUILLAUME SOUVANT / AFP
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avec AFP , modifié à
L'économiste, élu en 2014, a quitté mardi le groupe du FN au Parlement européen et pourrait bientôt quitter le parti. Il affirme être en "désaccord sur la méthode".

L'eurodéputé et économiste du FN Bernard Monot a quitté mardi le groupe du FN au Parlement européen et pourrait bientôt quitter le parti, a-t-on appris mardi soir de sources concordantes, confirmant une information du quotidien L'Opinion. L'eurodéputé élu en 2014 a indiqué faire toujours partie du FN mais que "les choses allaient évoluer dans les prochains jours".

"Désaccord sur la méthode". Au Parlement européen, Bernard Monot a rejoint le groupe souverainiste ELDD, auquel appartient depuis l'automne l'ex-bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, avec lequel il n'entretient pas de bonnes relations. L'économiste a expliqué qu'il était au groupe ENL (Europe des nations et des libertés) en "désaccord sur la méthode" et affirmé que "l'influence française avait diminué au sein du groupe depuis le départ de Marine Le Pen", élue député du Pas-de-Calais en juin 2017.

"Stratégie erratique sur le plan économique". Cheville ouvrière du programme économique du FN pour la présidentielle, Bernard Monot s'était présenté en septembre à la co-présidence du groupe ENL - dont le FN fait partie - mais n'avait obtenu que 3 voix. Il n'avait pas non plus été renommé au bureau national lors du congrès de mars. Selon le délégué national du FN chargé des ressources Jean-Lin Lacapelle, Bernard Monot a suivi une "stratégie erratique sur le plan économique, pour l'euro puis contre, puis pour" et manifestait un "ego démesuré".

Plusieurs départs du groupe depuis 2014. Le FN ne fait plus de la sortie de l'euro une priorité depuis la défaite de Marine Le Pen à la présidentielle. Pendant la campagne, le parti défendait un départ de la monnaie unique. Le FN ne compte donc plus que 16 députés sous son étiquette dans le groupe ENL qui en compte 36, et un député FN non inscrit, soit 17 élus, Bruno Gollnisch. Le cofondateur du FN et eurodéputé Jean-Marie Le Pen, exclu du FN, est aussi non inscrit.

Les représentants du FPÖ autrichien, de la Ligue italienne ou du Parti pour la liberté (PVV) néerlandais sont membres du groupe ENL, le plus petit du Parlement européen. Aux élections européennes de 2014, le FN avait obtenu 24 sièges, mais cinq autres députés ont quitté le parti, dont trois (Mireille d'Ornano, Sophie Montel et Florian Philippot) sous la bannière des Patriotes, rattachée désormais au groupe ELDD (Europe de la liberté et de la démocratie directe).