Le FN a perdu 6.000 adhérents mais "va bien"

"Nous allons bien et nous allons d'ailleurs le démontrer" aux élections européennes de 2019, a lancé Marine Le Pen.
"Nous allons bien et nous allons d'ailleurs le démontrer" aux élections européennes de 2019, a lancé Marine Le Pen. © AFP
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avec AFP
Marine Le Pen a déclaré dimanche que son parti comptait démontrer sa force aux élections européennes de 2019 et municipales de 2020. 

La présidente du Front national Marine Le Pen a déclaré dimanche que son parti avait perdu près de 6.000 adhérents depuis l'automne en raison de ses problèmes bancaires, mais qu'il allait "bien" et le démontrerait aux élections européennes et municipales.

"Nous sommes à peu près à 45.000" adhérents à jour de cotisation, pour environ 80.000 adhérents statutaires, a affirmé la dirigeante frontiste dans Questions politique sur France Inter/franceinfo/Le Monde. Au 19 novembre, le FN revendiquait près de 51.500 adhérents à jour de cotisation. Selon Le Figaro, 38.000 adhérents étaient à jour de cotisation à la veille du congrès. Marine Le Pen a de nouveau expliqué que son parti avait été victime "durant quatre longs mois" d'une "véritable persécution bancaire qui a interdit (aux) adhérents d'adhérer sur internet", après la clôture de plusieurs comptes du FN par la Société Générale. Les adhésions en ligne ont repris le 6 mars, soit quelques jours avant le congrès du FN à Lille les 10 et 11 mars.

Le FN compte montrer sa force aux élections européennes de 2019. Mais "nous allons bien et nous allons d'ailleurs le démontrer" aux élections européennes de 2019  et municipales de 2020, a assuré Marine Le Pen. Le Front national "est plus que jamais présent. Il est plus que jamais utile puisque le fondement des idées que nous défendons mérite que nous les défendions toujours, puisque Emmanuel Macron ne fait qu'aggraver les politiques qui ont été menées par ses prédécesseurs", a fait valoir la finaliste de la présidentielle. "N'écoutez pas les journalistes, les éditorialistes, les politologues. Je suis exactement là où je dois être. Je continue ce combat qui est un combat essentiel pour notre pays qui jamais ne s'est aussi mal porté", a ajouté la présidente du FN, dont la capacité à diriger son parti a suscité le doute depuis l'échec de la présidentielle et son débat "raté" face à Emmanuel Macron entre les deux tours.

Du "Jacques Attali" dans les réformes de Macron. "Le macronisme c'est de l'attalisme", a par ailleurs lancé la présidente du Front national, en référence à l'économiste et ancien conseiller de François Mitterrand, Jacques Attali, qu'elle associe à une "philosophie de la dérégulation", "du déracinement" et du "nomadisme". "Emmanuel Macron a commencé sa carrière politique au côté de Jacques Attali et on voit bien qu'on retrouve dans les réformes d'Emmanuel Macron en réalité la philosophie de Jacques Attali", a affirmé la député du Pas-de-Calais.

Pour la finaliste de la présidentielle, les réformes du président de la République correspondent à "une philosophie au bénéfice des grandes puissances financières, qui est une philosophie de la dérégulation, de la mise en concurrence, y compris de l'ensemble de nos services publics, et une philosophie du déracinement, de la mobilité y compris de la mobilité forcée, que j'ai appelée le nomadisme". Au congrès du FN le 11 mars, elle avait fustigé "l'errance" d'Emmanuel Macron, qu'elle avait qualifié de "nomade" comme les migrants ou les expatriés fiscaux, et cité à cet égard un essai de Jacques Attali intitulé L'homme nomade (Fayard, 2003).

"L'État doit reprendre la dette de la SNCF". À propos de la réforme de la SNCF, que le FN conteste comme les syndicats de l'entreprise ferroviaire, elle a souhaité "de la concertation", car recourir aux ordonnances est pour elle "un signal très clair du refus de la concertation". Marine Le Pen a estimé également que "l'État doit reprendre la dette de la SNCF". Pour elle, "le service public peut très certainement toujours être encore amélioré" et "il y a eu des erreurs stratégiques majeures", mais "il est quand même très bon". Quant aux mouvements dans les universités, la dirigeante frontiste a affirmé que "vous ne me verrez pas manifester au côté des étudiants bolcho qui bloquent les facultés (...) en écrivant sur les murs 'mort aux flics'".