Le doute gagne l’entourage de Hollande

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et Caroline Roux , modifié à
L’INFO POLITIQUE - La popularité du chef de l’Etat ne décolle toujours pas. Au point de désespérer sa garde rapprochée.

Les sondages se suivent et, malheureusement pour François Hollande se ressemblent. Avec 18% d’opinions favorables, selon le dernier baromètre Ifop pour le Journal du Dimanche, le chef de l’Etat reste à un niveau d’impopularité record. Au point que, désormais, selon Caroline Roux, éditorialiste à Europe 1, même sa garde rapprochée est gagnée par le doute.

"Il fait du mauvais Sarkozy". "François Hollande doit parler, il faut absolument qu’on le voie, parce que sinon c’est comme sur une vieille photo jaunie, il va finir pas s’effacer", glisse ainsi à Europe 1 une ministre, qui n’en est donc plus à parler de rebond, mais s’affole que le Président sorte du champ, qu’il soit zappé par les Français.

Le constat est désormais partagé par les plus proches de François Hollande. Tous ceux qui répétaient il y a encore quelques semaines que tout était normal, que tout était la faute de la crise, ne nient plus aujourd’hui qu’il y a une rupture avec les Français. "Il n’est pas crédible dans le rôle de président, il n’y arrive pas", admet ainsi un de ses vieux amis, qui s’est replongé dans des textes du gourou de la com’ Jacques Pilhan, ex-conseiller des présidents Chirac et Mitterrand, pour trouver des solutions pour "re-présidentialiser" Hollande. "Il fait du mauvais Sarkozy", soupire encore ce proche. Et désormais, l’impopularité présidentielle est devenue un problème pour la conduite des affaires. "François Hollande veut porter la réforme territoriale parce qu’elle est devenue praticable mais  il fragilise la réforme", entend-on ainsi au Palais présidentiel, selon Caroline Roux.

 

La stratégie de "l’impressionnisme". François Hollande lui, semble imperturbable. Il ne se confie par sur le sujet douloureux de son impopularité. Un de ses rares visiteurs régulier, a décrypté néanmoins la stratégie solitaire de reconquête. "C’est de l’impressionnisme", glisse-t-il : des interventions par petites touches, une sortie, un sommet sur l’Afrique, des consultations, une radio le matin… "François Hollande a écarté l’idée d’une grande émission", explique ce ténor du PS. "Il n’y croit pas, il ne la sent pas". Il sait surtout que tout ce qu’il fera en ce moment se transformera en plomb. Alors "Monsieur 18 %" de l’Elysée, retrouve "Monsieur 3 %" de la primaire socialiste. Il est en campagne.

De plus en plus seul. Désormais, Français Hollande est de plus en plus seul. Ses amis estiment avoir épuisé les batteries de bons conseils et de mise en garde pour aider le Président à regagner le crédit et la confiance, alors ils prennent leur distance. Au final, certains ténors ont déjà basculé en se plaçant  dans l’aspiration de Manuel Valls. Et en laissant le chef de l’Etat à son tableau impressionniste.