Le discours d'Ayrault raillé par l'UMP

Pendant son discours, Jean-Marc Ayrault a essuyé les lazzis de la droite.
Pendant son discours, Jean-Marc Ayrault a essuyé les lazzis de la droite. © MAXPPP
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L’opposition a critiqué le discours du Premier ministre à l’Assemblée, sur le fond comme sur la forme.

Le discours de politique générale de Jean-Marc Ayrault restera dans les annales au moins à un titre : c’était le premier prononcé sous l’ère Twitter. Conséquence : les députés UMP n’ont pas attendu la fin de l’allocution du Premier ministre pour la brocarder. Forts bruyants dans l’hémicycle, les élus de l’ancienne majorité s’en sont également donnés à cœur joie sur le site de micro-blogging. Puis les ténors de l’UMP ont pris le relais sur des les médias traditionnels.

Les élus UMP se sont d’abord gaussés du manque de place sur le banc des ministres. "Tellement de ministres qu'ils ne trouvent pas tous place dans l'hémicycle #dujamaisvu!", s’est ainsi étonné Yves Jégo. "Plusieurs ministres n'ont pas de place : Montebourg trépigne", s’est ensuite amusé Lionel Tardy. Jean-Christophe Lagarde s’est montré plus cruel. "Trop de ministres, Montebourg, Cahuzac, Le Foll, et bien d'autres ne peuvent s'assoir et sont là plantés debout.... Un peu ridicule", a jugé le député de Seine-Saint-Denis.

Puis quand Jean-Marc Ayrault a débuté son discours, il n’a semble-t-il pas emporté les députés de la droite de l’hémicycle. "Premier ministre terne ... discours lénifiant !", a rapidement asséné le haut-savoyard Lionel Tardy. Jean-François Mancel s’est montré moins mesuré. "Le discours de #Ayrault est tout simplement nul!" a écrit le député de l’Oise. Laurent Wauquiez a convoqué lui une grande figure de l’éloquence parlementaire pour tacler le Premier ministre. "Bon, Ayrault ce n'est pas Mirabeau, un peu plat plat...", a jugé le député de Haute-Loire.

Le fond du discours de Jean-Marc Ayrault n’a pas été épargné, même si l’argumentation n’est pas aisée en 140 signes. "‘Je veux privilégier la jeunesse, la sécurité et la justice’. Avec quel argent ?", s’est ainsi interrogé Lionel Tardy, toujours très actif sur Twitter. Quant à Christine Boutin, même si elle n’était pas dans l’hémicycle, elle a apparemment écouté  avec intention le Premier ministre. Conclusion : "enfilage de perles, pas de financement, mariage homo… Pauvre ‪#France", a réagi l’ancienne ministre du Logement.

Voilà pour les réactions en live. Les ténors de l’UMP sont ensuite entrés en scène. Et, sans surprise, ils n’ont pas été tendres avec le Premier ministre. "J'ai entendu un discours très long, truffé d'incantations, de formules finalement extrêmement générales alors que nous attendions des mesures concrètes", a ainsi estimé Jean-François Copé dans les couloirs de l’Assemblée. De son côté, Valérie Pécresse a resservi le chapitre sur la rigueur de gauche. "Elle est plus brutale et beaucoup plus hypocrite que la rigueur de droite. Ce ne sont pas les riches qui vont payer, ce sont tous les Français qui vont payer", a prévenu l’ex-ministre de l’Economie.

Dans le même temps, Christian Jacob prenait la parole à la tribune de l’Assemblée nationale en tant que président du groupe UMP.  Après avoir fustigé la majorité, "attelage de bric et de broc", le député de Seine-et-Marne a reproché au gouvernement de "craquer comme une allumette 20 milliards d'euros en six semaines" et évoqué une "hécatombe" dans la fonction publique comme dans les transports, l'écologie, l'agriculture… Et Christian Jacob de prévenir : "vous nous trouverez sur votre route."