Le difficile recasage des collaborateurs ministériels avant 2017

Hôtel Matignon 1280
L'Hôtel de Matignon © AFP
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William Galibert avec M.B. , modifié à
MERCATO POLITIQUE - A un peu plus d'un an de la fin du quinquennat, les départs des membres de cabinets s'accélèrent.
ENQUÊTE EUROPE 1

Ce sont les remaniements de l'ombre, ceux dont on ne parle pas : les mouvements à l'intérieur des cabinets ministériels. Conseillers et collaborateurs de ministres sont nombreux à entrer ou sortir à l'approche de la campagne présidentielle de 2017.

Hémorragie à Matignon. Selon nos informations, on compte ainsi une dizaine de départs, rien qu'à Matignon, depuis Noël. Soit un quart des effectifs qui a fait ses cartons. Lundi encore, c'était le tour de Cécile Tagliana, la conseillère santé de Manuel Valls depuis 2014. Cette diplômée de l'ENA a été nommée par arrêté à la direction générale de la cohésion sociale. La conseillère presse du secrétariat d'Etat à l'Enseignement supérieur vient également de partir. Sans parler du Quai d'Orsay qui, comme tous les ministères récemment remaniés, a eu sa part d'entrants et de sortants. Deux départs sont notamment à signaler au secrétariat d'Etat du Développement et de la Francophonie.

Recasage dans le privé ou les administrations. Si les mouvements au sein des cabinets font partie intégrante de la vie ministérielle, cela s'accélère à un peu plus d'un an de la fin du quinquennat. Collaborateurs et conseillers sont bien conscients que la fin va vite arriver. Et il s'agit de se recaser, soit en cédant aux sirènes du privé, soit en privilégiant le confort d'un retour dans l'administration. Michel Bettan, qui a dirigé le cabinet de Xavier Bertrand aux ministères de la Santé puis du Travail entre 2004 et 2007, connaît ces moments par cœur. Et se souvient de deux membres de cabinet intéressés par la même offre d'emploi. "Quand ils ont poussé la porte de la salle d'attente [pour l'entretien], ils ont trouvé cinq ou six de leurs petits copains qui attendaient aussi sur une chaise de savoir qui allait être retenu ou pas", raconte l'ancien chef de cabinet. "Là, objectivement, ce n'est pas simple."

Demander l'asile à la Mairie de Paris. L'un des refuges préférés des partants reste la mairie de Paris. Depuis trois semaines, la Ville a reçu une vingtaine de candidatures spontanées… Et vient d'embaucher l'ancien directeur de cabinet du secrétaire d'Etat au Budget. Coups de fils et SMS continuent de pleuvoir, mais la mairie prévient : elle ne pourra pas accueillir tout le monde.