Le défilé des politiques contre la réforme

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avec agences , modifié à
Aubry et Royal dénoncent "le mépris" de l'Elysée, Besancenot croit au "pouvoir de la rue".

A l’issue de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les membres de l’opposition ont multiplié les déclarations pour dénoncer l’intransigeance affichée par le gouvernement. Le PS invite par ailleurs l’Elysée à relancer le débat sur son projet de loi.

Côte à côte en tête du défilé parisien, les responsables socialistes Martine Aubry et Ségolène Royal ont ouvert le bal mardi en énonçant "le mépris" du gouvernement face à la contestation. Laurent Fabius leur a emboîté le pas en lançant un appel à Nicolas Sarkozy pour qu'il rouvre le dialogue avec les syndicats.

“Le mépris et l'arrogance“ de Sarkozy

"Une mobilisation aussi incroyable, soutenue par sept Français sur dix, comme cela n'est pas arrivé depuis des années, ne peut pas entraîner que le mépris et l'arrogance du président de la République et du gouvernement", a taclé Martine Aubry.

"Les responsables aujourd'hui de ce qui se passe dans la rue sont ceux qui ne veulent pas écouter ce que disent les Français. Les Français veulent une réforme des retraites, ils veulent qu'elle soit juste et efficace", a ensuite ajouté la première secrétaire du PS. "La France mérite beaucoup mieux que cette brutalité, que ce rapport de force, que ce mépris, que cette agression contre le travail", a renchéri Ségolène Royal.

"Ne pas rouvrir des négociations est irresponsable"

"Le responsable de ces blocages aujourd'hui, c'est le président de la République. Quand on a un pays qui manifeste, (...) des mouvements qui sont tellement soutenus par l'opinion publique et des risques de violence, il est de la responsabilité du président de la République de dire : 'voilà, je me suis trompé, (...) j'organise un Grenelle des retraites", a commenté Claude bartolone, mardi soir sur Europe1.

"Ne pas rouvrir des négociations est irresponsable", a poursuivi le député de Seine-Saint-Denis et président du Conseil Général, avant d'évoquer les violences en marge des manifestations. "La tension n'est pas dûe qu'aux manifestations actuelles, cela fait des mois que j'ai l'occasion de dire que (la Saine Saint-Denis) est un département au bord de la crise de nerfs".

Pour Besancenot, le doute passe à droite

"L'histoire sociale de notre pays est là pour rappeler que ce que le Parlement ou le Sénat peuvent voter, la rue peut le défaire", a estimé Olivier Besancenot, mardi matin sur RMC.

Le porte-parole du NPA considère que "dorénavant, c'est du côté de la droite que ça va craquer, c'est du côté de la droite qu'il va commencer à y avoir des doutes". Le gouvernement "ne lâche rien, il prend la responsabilité du blocage, il prend la responsabilité de transformer la crise sociale en crise politique, voire en crise politique majeure, voire en crise de régime", a-t-il ensuite déploré.