Le Clézio : "si Le Pen gagne, je rendrai mon passeport français"

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Louis Hausalter , modifié à
COUP DE GUEULE - "Je ne comprends pas les Français", déclare le prix Nobel de littérature à propos de la montée du Front national.

Manuel Valls a dénoncé jeudi un "endormissement généralisé" face à la montée du Front national, appelant "les intellectuels" et "les grandes consciences de ce pays" à monter au créneau. Le Premier ministre devrait lire un entretien accordé en février par Jean-Marie Gustave Le Clézio, prix Nobel de littérature en 2008, à l'hebdomadaire argentin Revista Ñ. Dans cette interview repérée par BFMTV, l'écrivain franco-mauricien dit son hostilité au Front national. "Quand je vois le FN monter en France, je me sens plus mauricien que jamais", déclare-t-il. "Je ne comprends pas les Français. Si Marine Le Pen gagne, je rendrai mon passeport français, et je ne garderai que mes papiers mauriciens".

Des propos épinglés sur Twitter par Louis Aliot, l'un des vice-présidents du FN, qui dénonce "le mépris de la caste pour le peuple".

Il veut "éliminer les frontières pour laisser les gens circuler". L'auteur de Mondo et autres histoires s'en prend aussi aux "restrictions de l'espace Schengen", qui sont "une honte" selon lui. "On ferme l'Europe à l'Afrique, l'Orient,  l'Amérique Latine, et on se referme sur nous. Nous devrions éliminer les frontières pour laisser les gens circuler", plaide-t-il.

A propos des attentats de Paris et des débats qui ont suivi, Le Clézio estime que "racine du problème est dans la pauvreté et l'isolement des banlieues". "Il y aura toujours des meurtriers fous, mais si les gens ont une vie digne, ils ne les suivront pas", affirme l'écrivain.

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