Comment Fillon veut sauver sa peau

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Caroline Roux et Louis Hausalter , modifié à
LES SECRETS POLITIQUES - Acculé, l'ancien Premier ministre a dû jurer à ses proches qu'il dit la vérité à propos de son déjeuner avec Jean-Pierre Jouyet.

François Fillon n'en fait pas mystère : il joue sa peau dans l'"affaire du déjeuner" avec Jean-Pierre Jouyet. Jeudi soir, lorsque deux journalistes du Monde affirment qu'il aurait demandé au secrétaire général de l'Elysée de "taper vite" sur Nicolas Sarkozy, "il était abasourdi", raconte l'un de ses amis de toujours. "Il sait que sa tête est en jeu".

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Sa stratégie : se poser en victime. Depuis que l'affaire a éclaté, le clan Fillon est passé en mode commando. Cinq personnes, tout au plus, organisent la communication et la riposte. La stratégie est claire : se poser en victime. Son équipe va même jusqu'à alimenter une rumeur, selon laquelle la voix de François Hollande serait présente sur les enregistrements lors de l’entretien entre Jean-Pierre Jouyet et les journalistes du Monde, le 20 septembre. L'Elysée coupe court et fait savoir que le président de la République recevait des ONG ce jour-là.

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Un meeting sur l'immigration vendredi. Il n'empêche, tout est bon pour tenter de détourner le viseur de François Fillon. Pour l’instant, son calendrier est maintenu. Mardi 11 novembre, il fait une pause et poursuit l'écriture de son prochain livre. Jeudi, il participera à une rencontre avec des entrepreneurs à Marseille. Vendredi, le Figaro Magazine publiera une interview dans laquelle il devrait développer ses propositions sur l’immigration, tandis que François Fillon tiendra un meeting sur le même thème à Menton.

"Je ne l'appelle pas parce que ça fait veillée funèbre". Cela suffira-t-il à relancer un François Fillon déjà en difficulté dans les sondages, et désormais acculé ? A ses plus fidèles, l'ancien Premier ministre a dû promettre les yeux dans les yeux qu’il n'a pas fait cette demande à Jean-Pierre Jouyet. "Je le crois, mais s'il ment, j’efface son numéro", lâche l'un d'entre eux.

Les fillonistes qui ont choisi de voter Nicolas Sarkozy pour la présidence de l'UMP sont gênés aux entournures. Tous ont compris que l'affaire aurait des séquelles. "Je ne l'appelle pas parce que ça fait veillée funèbre", confie l'un de ceux qui préfèrent rester discrets. C'est dire l'espoir qu'il place dans une candidature Fillon pour 2017.

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