Le cadre du PS agressé par un député LREM en "soins intensifs"

"Les médecins ne se prononcent pas à ce stade sur les suites pour son état de santé", précise le PS.
"Les médecins ne se prononcent pas à ce stade sur les suites pour son état de santé", précise le PS. © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Boris Faure, premier secrétaire de la fédération PS des Français de l'étranger, a eu une altercation avec M'jid El Guerrab, député LREM.

Le premier secrétaire de la fédération PS des Français de l'étranger, Boris Faure, est en "soins intensifs" après l'agression commise mercredi par un député LREM, M'jid El Guerrab, a indiqué jeudi sa famille dans un communiqué. Après son admission à l'hôpital mercredi, l'état général de Boris Faure "s'est rapidement dégradé" et il a "dû être opéré en urgence". "Les médecins ne se prononcent pas à ce stade sur les suites pour son état de santé" et "il est aujourd'hui en soins intensifs et reste sous surveillance", selon ce texte transmis par le PS.

LREM et le PS "condamnent (...) cette agression." Le Parti socialiste et La République en marche! ont tous deux "condamné" les "actes de violence" commis par M'jid El Guerrab. "Si les circonstances restent encore à éclaircir, il semble établi que notre camarade a reçu des coups, notamment de casque de scooter, d'une violence telle que les pompiers ont été contraints de le transporter en urgence à l'hôpital où il a dû subir une opération chirurgicale. Le Parti socialiste condamne avec la plus grande fermeté cette agression", écrit le PS dans un communiqué.

"La République en marche condamne les actes de violence commis à l'encontre de Boris Faure (...) Si les circonstances de cette altercation doivent encore être précisées, aucun comportement ne saurait justifier des actes de violence", lui a fait écho LREM.

"Je regrette d'avoir cédé à la provocation." Contacté par l'AFP, M'jid El Guerrab a reconnu un geste violent, tout en affirmant avoir réagi à des "insultes racistes" et à une "agression physique". "Je m'excuse pour la violence du geste. Et d'ailleurs, je condamne toute forme de violence car en dépit des paroles et insultes proférées, la violence n'est jamais la réaction appropriée (...) Je regrette d'avoir cédé à la provocation", a-t-il dit. "Je n'ai jamais agressé de mon propre fait Monsieur Faure. Je me suis défendu après qu'il m'a attrapé le poignet, pour qu'il le lâche. La seule chose que je tenais était mon casque de moto", a-t-il précisé ensuite.

Le député a indiqué s'être vu prescrire six jours d'ITT (Incapacité totale de travail) et annoncé son intention de "porter plainte pour agression". Selon l'hebdomadaire Marianne qui a révélé les faits, l'altercation s'est produite mercredi rue Broca à Paris. Selon un témoin interrogé par le journal, le député a "assén(é) un coup de casque très violent puis un deuxième" à Boris Faure, qui est tombé "par terre, en sang". Un autre affirme avoir entendu Monsieur Faure dire "sale arabe" au député.

Des "allégations (...) risibles et insultantes". Une "accusation surréaliste", selon Gabriel Richard-Molard, un cadre de la Fédération des Français de l'étranger. "Certains se croient autorisés à attribuer à Boris Faure (...) lors de l'altercation des visées ou des propos racistes. Pour ceux qui le connaissent, ces allégations (...) sont risibles et insultantes", souligne aussi la famille, qui pourrait engager les "suites judiciaires appropriées en diffamation". Dès mercredi soir, le parquet de Paris a ouvert une enquête afin de faire la lumière sur ce qu'il s'est passé. Hospitalisé, Boris Faure n'a pu être entendu alors que l'enquête a été confiée à la police judiciaire.

Les deux hommes nourrissent un contentieux depuis les élections législatives. M'jid El Guerrab (ex-PS) a remporté la 9ème circonscription des Français de l'étranger face, notamment, au socialiste Didier Le Bret. Dans un texte publié sur les blogs de Mediapart, Boris Faure accusait en mai M'jid El Guerrab d'avoir rejoint La République en marche! par "opportunisme", après avoir vu qu'il ne pourrait remporter la primaire locale face à Didier Le Bret. Pour El Guerrab, cette primaire était une "mascarade" dont le résultat était écrit d'avance.