Le barnum médiatique de Besson à Calais

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avec Yaël Goosz , modifié à
La fermeture de la jungle de Calais a été minutieusement préparée par les communicants du ministre de l’Immigration.

Eric Besson savait que la fermeture de la jungle de Calais, mardi, constituerait l’étape la plus importante depuis son entrée au gouvernement. Le ministre de l’Immigration et son équipe de communicants avaient donc minutieusement préparé le rendez-vous, depuis le 18 août. Ce jour-là, la date de la fermeture du camp sauvage de migrants, tenue secrète jusqu’au bout, avait été arrêtée en accord avec Nicolas Sarkozy.

Quand Eric Besson arrive à Calais dans un hélicoptère Puma prêtée pour l’occasion par Matignon, la jungle a déjà été vidée de ses occupants. Avant de se rendre sur place, il répond aux questions des journalistes à la sous-préfecture de Calais. Le ministre de l’Immigration se permet même une petite provocation. "La presse est libre en France. Vous avez choisi de venir à Calais. J’allais dire "Welcome", mais j’ai peur que ce soit mal interprété." Eric Besson fait ainsi référence au film Welcome, réalisé par Philippe Lioret, racontant l’histoire d’un homme venant en aide à un migrant de Calais, et qui avait débouché sur une polémique sur le délit de solidarité.

Depuis dix jours, Eric Besson travaillait à fond sur son plan média, renonçant même à des rendez-vous avec Xavier Bertrand et écourtant un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy. Quand on lui dit "opération de communication", le ministre répond "pédagogie" : "J’assume totalement la part de communication de cette opération. Eh oui, il faut faire de la pédagogie sur le sujet".

L’heure des images est ensuite arrivée, celles d’Eric Besson marchant au milieu des restes du campement. "C’est juste le rétablissement de l’état de droit, la fin de la loi de la jungle", se félicite le ministre de l’Immigration, qui avait préparé la formule. Coût total estimé de l’opération : 100.000 euros.