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Antonin André
Le président de la République veut tourner la page de l'épisode de la loi Travail, de manière à pouvoir lancer une nouvelle séquence politique le 14 juillet, celle d'une pré-campagne.

La traditionnelle allocution présidentielle du 14 juillet sera la dernière du quinquennat de François Hollande. Le président de la République devrait accorder 45 minutes d’interview à France 2 et TF1, depuis le salon des Portraits à l’Elysée, face à Gilles Bouleau et David Pujadas. Avec cette Fête nationale se clôt un cycle de trois mois, ouvert le 14 avril par la fameuse formule "Ça va mieux", lancée par François Hollande sur TF1, à l’occasion de sa dernière grande intervention télévisée.

Pré-campagne. Le chef de l’Etat devrait lier ses réformes aux résultats : le chômage qui décline, la croissance qui s’amplifie, etc. et apporter quelques détails sur la baisse des impôts et ceux qui en bénéficieront. Dans un deuxième temps, François Hollande devrait évoquer son calendrier de rentrée, et assurer qu’il va continuer à réformer jusqu’au bout, même si, en dehors de la loi de finances, plus aucun texte majeur n’est prévu. C’est donc bien une période de pré-campagne qui doit s’ouvrir, au moins après la période estivale.

La loi Travail bouche l'horizon politique. Si les indicateurs économiques penchent du côté d’une relance, le "Ça va mieux" lancé en avril par François Hollande ne fait pas sens d’un point de vue politique. Il est inaudible face à une loi Travail qui écrase tout et fracture la gauche après le débat sur la déchéance. Et toutes les enquêtes d’opinion conduites depuis ces trois derniers mois confirment le recul du chef de l’Etat dans les sondages, de 2 à 5 points selon les instituts. Dans les intentions de vote BVA pour la présidentielle : il recule derrière Jean-Luc Mélenchon, à la 4ème place du premier tour. Dans sa propre famille politique, François Hollande ne reçoit plus le soutien que d’un sympathisant socialiste sur deux.

L'arme du 49.3. C'est pour ces différentes raisons que le 49-3 va être utilisé sans plus attendre. Il s'agit d'évacuer la loi Travail, de dégager le terrain politique avant le 14 juillet, et de pour pouvoir passer à autre chose, dans l'espoir que le président, redevenu audible, soit de nouveau crédité dans l'opinion.