Affaire Benalla : pour le député Laurent Saint-Martin (LREM), "Gérard Collomb a toute sa place à Beauvau, c'est un excellent ministre"

  • Copié
Anaïs Huet , modifié à
Alors que l'affaire Benalla embarrasse l'exécutif, les appels à la démission de Gérard Collomb se multiplient du côté de l'opposition. Laurent Saint-Martin, député LREM, prend sa défense sur Europe 1.
INTERVIEW

Un ministre de l'Intérieur dans l’œil du cyclone. Gérard Collomb va être auditionné mardi après-midi par la commission des lois du Sénat sur la très embarrassante affaire Benalla. Les sénateurs réclament ses explications sur les conditions de la participation d'Alexandre Benalla, alors chef adjoint du cabinet du Président de la République, aux opérations de maintien de l'ordre lors des manifestations du 1er mai à Paris, ainsi que sur la nature et le cadre institutionnel de la mission qu'il y assumait au nom de l'État en collaboration avec les forces de sécurité. 

Les appels à démission ? Simple "réflexe pavlovien". Ces violences du 1er-Mai, Gérard Collomb en aurait eu connaissance dès le lendemain. Alors, pourquoi l'affaire n'a-t-elle pas été transmises à la justice ? Pourquoi Alexandre Benalla a-t-il été sanctionné si tardivement ? C'est en pointant toutes ces questions sans réponse que l'opposition, unanime, appelle à la démission du ministre de l'Intérieur. Mais pour Laurent Saint-Martin, député La République en Marche du Val-de-Marne, invité de la Matinale d'Europe 1 samedi, ces appels à démission ne résultent que du "réflexe pavlovien politicien". "Gérard Collomb a évidemment toute sa place, place Beauvau. (…) C'est un excellent ministre de l'Intérieur", a affirmé celui qui a été le premier au sein de la majorité à réclamer des sanctions plus dures contre Alexandre Benalla.

"On ne va pas se transformer en juges". Les parlementaires sont aussi nombreux à réclamer l'audition de l'ancien maire de Lyon à l'Assemblée nationale. "Il faut respecter les cadres institutionnels. On ne va pas se transformer en juges et procureurs dans un hémicycle. Il y a des procédures en France, on est dans un État de droit", a martelé Laurent Saint-Martin sur notre antenne. "Il n'y a aucun scandale d'État à partir du moment où la République est exemplaire dans ses procédures de contrôle et de sanction. Éventuellement, on discutera de conclusions de cette commission d'enquête, mais on ne peut pas préjuger à sa place si Alexandre Benalla en faisait trop ou pas assez", a défendu l'élu LREM, qui assure ne pas être "inquiet".

Le président "pas là pour faire du micro-management". Serein aussi concernant Emmanuel Macron. Pour Laurent Saint-Martin, le chef de l'État n'a joué aucun rôle dans cette affaire. "Le président de la République n'est pas là pour faire du micro-management sur le personnel de l'Élysée et quand un chargé de mission faillit", avance le député de la majorité, qui affirme "à titre personnel" ne pas connaître Alexandre Benalla. "C'est probablement une personne qui était qualifiée et compétente, qui a fait une faute professionnelle comme ça peut arriver dans un certain nombre d'organisations. Sauf que quand on travaille à l'Élysée, il y a un devoir d'exemplarité supérieur encore", poursuit-il. 

La paralysie des débats parlementaires, "le vrai scandale". Laurent Saint-Martin l'assure : il n'y a pas de malaise au sein de la majorité. En revanche, celle-ci s'agace de voir l'Assemblée nationale paralysée par la multiplication des suspensions de séance et des rappels au règlement depuis deux jours. En plein travaux sur la révision constitutionnelle, la majorité des députés de l'opposition ont refusé de poursuivre les débats, estimant comme Alexis Corbière vendredi que "la confiance en la parole de l'exécutif" était rompue. "Que les responsables d'opposition veuillent récupérer cette affaire pour exister médiatiquement et empêcher le Parlement de faire son travail, c'est proprement honteux. (…) Que les oppositions à l'Assemblée nationale utilisent à escient la situation pour faire du sabotage parlementaire sur une réforme fondamentale, c'est proprement honteux", a-t-il rétorqué. "Le vrai scandale, c'est vraiment celui-là".