Laurent Bigorgne : "On a voulu créer un gouvernement d'expertise et de compétence"

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A.D
Le directeur de l'Institut Montaigne défend la composition du gouvernement et de l'Assemblée et espère que ce quinquennat permettra d'aller au bout des réformes annoncées.
INTERVIEW

Le nouveau gouvernement est connu depuis mercredi. Les députés feront leur entrée mardi à l'Assemblée nationale. Alors que le gouvernement est désigné comme composé d'experts, nombre de nouveaux députés sont sans expérience politique. Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne, était l'invité de l'émission Cest arrivé cette semaine pour proposer sa lecture de cette nouvelle carte politique.

"Quitte à bousculer les syndicats". Proche d'Emmanuel Macron, Laurent Bigorgne défend le gouvernement. "Ils ne resteront pas comme des experts. On l'a vu avec Emmanuel Macron : il est arrivé avec une étiquette d'expert, plutôt versé dans les choses économiques, et on voit que c'est un vrai politique". Le gros cap à passer selon Laurent Bigorgne sera celui des réformes envisagées. "Sur le marché du travail, est-ce qu'on va être capable de dire 'je ne sais pas protéger vos emplois, je sais vous protéger vous, parce qu'à la fois je réforme le marché du travail et la formation professionnelle, quitte à bousculer les syndicats'. C'est ça que j'attends", lance Laurent Bigorgne.

Entendu sur europe1 :
Mélenchon est un apparatchik de parti politique qui nous fait croire qu'il est un homme neuf.

"Je me félicite de la sortie de Ferrand et Bayrou". Si la société civile dans un gouvernement n'a, jusqu'alors, pas fait ses preuves, c'est parce que la société civile était avant tout "un alibi", pense le directeur de l'Institut Montaigne. "On avait des caciques de partis politiques et on saupoudrait avec une deux personnalités de la société civile. Là, on a voulu créer un gouvernement d'expertise et de compétence. (...) Depuis plusieurs quinquennats, on est face à des gouvernements qui échouent à endiguer le chômage, à réformer l'école, l'économie...". Cette fois, il voit "une volonté, une cohérence, une transparence, une majorité neuve. On n'est pas dans des histoires d'appareil. Je me félicite de la sortie de Richard Ferrand et de François Bayrou. Il y avait une discordance. Ce qui peut faire trébucher ou rater, c'est de ne pas savoir trancher une crise, de ne pas écouter."

Mélenchon, "un apparatchik". Estimer que les politiques issus de la société civile sont incapables est absurde pour le spécialiste, qui revient sur un épisode de la semaine écoulée : "Monsieur Mélenchon a donné des leçons de rédaction de contrat de travail au mathématicien Cédric Villani élu à l'Assemblée nationale. Mais en quoi Jean-Luc Mélenchon, qui vit aux crochets des concitoyens depuis des décennies, a des leçons à donner sur ce qu'est un contrat de travail ? C'est un apparatchik de parti politique qui nous fait croire qu'il est un homme neuf alors qu'il n'a fait que de la politique apparatchik tout au long des décennies passées", assène-t-il.