1:02
  • Copié
A.H. , modifié à
"Avant de sortir les couteaux", le secrétaire général de la CFDT veut discuter avec Emmanuel Macron et l'ensemble des partenaires sociaux pour éviter les "périodes de crispation".
INTERVIEW

L'un et l'autre se veulent "progressistes", mais ce n'est pas pour autant qu'ils n'auront pas d'anicroches. Jeudi dans la matinale d'Europe 1, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a martelé qu'il ne serait "ni un allié objectif ni un opposant de principe" à la politique menée par Emmanuel Macron.

"La CFDT n'a pas vocation à co-gouverner". Ni confiance, ni défiance, mais "une position d'attente", affirme Laurent Berger, qui préfère patienter jusqu'à l'investiture officielle du nouveau président élu avant de commenter. "On voit passer toute une série de propositions avec lesquelles on peut être en accord. Sur d'autres, comme le plafonnement des indemnités prud'homales, on n'est pas d'accord. C'est une mesure injuste", dénonce Laurent Berger. Le secrétaire général de la CFDT prévient : sur ces points, il devra y avoir des discussions avec les corps syndicaux. "J'imagine qu'il ne recherche pas le soutien de la CFDT en tout. La CFDT n’a pas vocation à co-gouverner (…) Mais je souhaite une discussion franche et ouverte. Et pour l'instant, j'ai un peu peur de la précipitation".

Un calendrier "carrément précipité". Une "précipitation" qui peut s'illustrer par la volonté d'Emmanuel Macron de procéder par ordonnances pour réformer le code du Travail. "Sur des sujets aussi lourds, ça demande du temps. Ce n'est pas de la perte d'efficacité. Pour le mois d’août, ça me parait carrément précipité", regrette Laurent Berger. Avant de discuter de la méthode, le secrétaire général de la CFDT veut discuter du fond, "éviter les périodes de crispation et avancer ensemble". "Je dis à Monsieur Macron : il faut concerter, discuter, dans une totale transparence. C’est parfois ce qui a manqué lors de la loi Travail. Pour le contenu, tout est discutable. Une chose m'importe, c'est le renforcement syndical au sein des entreprises", explique-t-il.