L'Assemblée adopte largement en première lecture le projet de loi Pacte pour les entreprises

L'Assemblée nationale a adopté le projet de loi Pacte en première lecture. (Photo d'illustration)
L'Assemblée nationale a adopté le projet de loi Pacte en première lecture. (Photo d'illustration) © GERARD JULIEN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le texte a été approuvé mardi par 361 voix contre 84, pour 103 abstentions.

L'Assemblée nationale a adopté largement mardi en première lecture le projet de loi Pacte de Bruno Le Maire, visant à faciliter le cycle de vie des entreprises, à mieux associer les salariés et à donner de la vigueur à la croissance, avec des privatisations à la clé.

Le texte a été approuvé par 361 voix contre 84, et 103 abstentions, avec l'appui de la majorité LREM-MoDem et de certains élus UDI-Agir (centre-droit). Les autres groupes d'opposition de droite et de gauche ont voté contre ou se sont abstenus, déplorant un texte "fourre-tout" " et "une occasion manquée".

Le Maire veut "permettre à chaque Français de vivre de son travail". Le ministre de l'Économie n'a lui cessé de défendre "la cohérence" de ce "plan d'action", ancré dans la logique "pro-entreprises" défendue par le chef de l'État. "Pacte apporte une pierre nouvelle à cet édifice qui va permettre à chaque Français de vivre de son travail et à l'économie de se redresser", a affirmé le ministre après le scrutin.

Deux semaines de débat ont été nécessaires pour examiner ce projet de loi copieux : plus de 140 articles, après leur doublement en commission, allant de la suppression des seuils sociaux à l'encouragement de l'épargne salariale en passant par la réduction de six à quatre semaines de la durée légale des soldes.

L'opposition critique envers le projet de loi. Le principal point d'achoppement avec les oppositions est venu des privatisations d'ADP (ex-Aéroports de Paris) et de la Française des jeux. Droite et gauche ont reproché au gouvernement de vouloir brader "les bijoux de famille". Le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon a fustigé "une erreur de privatiser les derniers grands instruments dont dispose le pays", regrettant de "brancher le tissu des entreprises avec la planète finance". Pour le socialiste Dominique Potier, c'est "une erreur de calcul et de stratégie à long terme".

Plus généralement, "vous avez fait beaucoup de mousse pour vanter une révolution à l'oeuvre, c'est en réalité une révolution libérale", a dénoncé le communiste Pierre Dharréville. Daniel Fasquelle (LR) a pour sa part taclé "un texte insuffisant, incomplet et qui pourrait complexifier la vie des entreprises sur certains points", en souhaitant que le Sénat l'améliore.