L'affaire Benalla de retour brièvement dans l'hémicycle de l'Assemblée

Jean-Luc Mélenchon et Christian Jacob ont pris la parole dans l'hémicycle au sujet de l'affaire Benalla (photo d'illustration).
Jean-Luc Mélenchon et Christian Jacob ont pris la parole dans l'hémicycle au sujet de l'affaire Benalla (photo d'illustration). © GERARD JULIEN / AFP
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avec AFP
Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Christian Jacob (LR) ont dénoncé la conduite de la commission d'enquête. A l'issue d'une suspension de séance, les débats ont repris leur cours.

Après une accalmie depuis lundi, l'affaire Benalla s'est à nouveau invitée mercredi dans l'hémicycle de l'Assemblée, Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Christian Jacob (LR) dénonçant la conduite de la commission d'enquête, un contrat "rompu" pour le premier, une "situation très grave" pour le second.

Mélenchon prend la parole. Depuis le début de la semaine et après plusieurs jours de blocage, les députés débattent dans un calme relatif du projet de loi "avenir professionnel" porté par la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Alors que la commission d'enquête sur l'affaire Benalla venait de suspendre ses travaux dans une ambiance houleuse, avec un désaccord sur la suite des auditions, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole dans l'hémicycle.

"Nous étions convenus que, puisqu'une commission d'enquête était constituée, les travaux pouvaient reprendre normalement", a affirmé le leader des Insoumis. Mais il a pointé "une sorte de revirement" de la commission "pour une raison qui nous semble avoir un rapport avec la tonalité particulière" du discours d'Emmanuel Macron mardi soir devant des élus de la majorité. Discours ironiquement rebaptisé "pot de départ", par Jean-Luc Mélenchon. 

"Le contrat est rompu." "Il y avait une rugosité du ton qui ne nous a pas échappé et nous le retrouvons ici (..) si bien que la commission a tourné court", selon l'élu des Bouches-du-Rhône. "Vous ne tenez pas parole, donc le contrat est rompu", a-t-il lancé à la majorité, demandant une suspension de séance pour débattre avec les autres présidents de groupe. 

Le patron des députés LR Christian Jacob a affirmé qu'il s'est "passé quelque chose en commission d'enquête qui est extrêmement grave". "Des hauts fonctionnaires ont menti sous serment", ensuite le président de la République a affirmé qu'il "assumait tout" et que "si certains voulaient venir le chercher, qu'ils viennent le chercher". "Je demande formellement à ce que le président précise de qui il parle lorsqu'il dit 'ils'", a-t-il lancé.

Le président "ne peut rendre des comptes qu'au peuple" et pas au Parlement "sauf si nous nous réunissons en Haute Cour", a poursuivi M. Jacob, rappelant que son groupe va déposer une motion de censure du gouvernement. Dénonçant le refus de la présidente de la commission Yaël Braun-Pivet (LREM) "de mettre au vote" la liste d'auditions du co-rapporteur Guillaume Larrivé (LR) et évoquant "une situation très grave", il a cependant estimé qu'après ce rappel, "les travaux peuvent continuer". A l'issue d'une suspension de séance, les débats ont repris leur cours, y compris avec des Insoumis.