La visite matinale de Hollande à Rungis

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Comme Nicolas Sarkozy avant lui, le chef de l’Etat est venu voir "la France qui se lève tôt."

L’INFO. Être au plus proche de ceux qui travaillent en cette période de fête, tel est le message que souhaite envoyer François Hollande. Alors jeudi, dès potron-minet, le chef de l’Etat s’est rendu au Marché international de Rungis, dans le Val-de-Marne. Il s'agit d'affirmer la "volonté du président de la République d'aller au plus proche des Français, responsables d'entreprises ou employés, qui se mobilisent et travaillent pendant cette période de fête", a-t-on indiqué dans l'entourage de François Hollande. Il s'agit aussi de "valoriser les missions de service public, de distribution et de sécurité alimentaire du marché d'intérêt national de Rungis" et un secteur, l'agroalimentaire, "branche essentielle du développement économique en France", souligne-t-on de même source.

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On commence la visite. A Rungis, on se lève tôt, très tôt. François Hollande est donc arrivé à 4h35 et a entamé sa visite par la présentation générale du marché par son président, Stéphane Layani. Il n’était pas seul à s’être titré de la couette aux aurores. Guillaume Garot, ministre délégué, chargé de l'agro-alimentaire, et Benoît Hamon, ministre délégué à la Consommation l’ont accompagné dans son escapade.

Pour être bien raccord, le président a revêtu pour la visite un blouson blanc, couleur de Rungis, avec sur la poche avant gauche l'inscription brodée: "Rungis marché international François Hollande." Il s'est rendu ensuite au pavillon des "tripes et des abats" où il a assisté au découpage d'une tête de veau "en une minute chrono". "Elle est transformée là, mais après il faut bien la cuisiner", s'est-il amusé. Puis il n’a pu s’empêcher de faire un petit tour chez un grossiste corrézien, "sa" région.

(Christian Gravel s'occupe de sa communication)

Des mains, encore des mains. L’opération de communication ne trompera personne. Il y a quelques jours, l’Elysée assurait que le chef de l’Etat travaillerait "quotidiennement" et ne prendrait donc pas de vacances. Cette visite impromptue à Rungis en est une illustration par l’exemple. François Hollande a pu serrer de nombreuses mains et saluer salariés et grossistes du premier marché de produits frais au monde (8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2011). Un exercice de communication qui s’est toutefois réalisé sans les journalistes, prévenus mais mis de côté, et qui ont dû se contenter de ce qu’Elysée a bien voulu leur dire, comme Camille Langlade, envoyée spéciale d’Europe 1 sur place, l’a constaté.

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"On n’a pas besoin de lui à Rungis". Le chef de l’Etat a reçu un accueil plutôt favorable, excepté auprès de quelques grincheux, comme l’a relaté notre envoyée spéciale. "On est content qu’il vienne nous voir mais tout le monde vient nous voir donc pourquoi pas lui", attaque un premier. "Qu’il continue son cinéma et qu’il s’occupe de la France et des Français. On n’a pas besoin de lui à Rungis, il ne changera pas le cours de notre vie donc non, il ne m’intéresse pas du tout", lui répond un second.

Le précédent Sarkozy. Rungis, un passage obligé pour les présidents et les candidats. En 2007, Nicolas Sarkozy, alors candidat à la présidentielle, était venu voir "la France qui se lève, tôt car le problème de la France, c’est le travail." Même intention sur le fond, mais divergence sur la forme puisque les caméras étaient cette fois nombreuses pour immortaliser l’événement :