La revanche de Fillon

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Fabienne Cosnay , modifié à
Le Premier ministre a su balayer ses rivaux et s’imposer aux yeux du président.

Il a gagné la partie et obligé celui "qui n’est pas son mentor" à le renommer. François Fillon a marqué un point capital en étant reconduit à Matignon par Nicolas Sarkozy. Ces dernières semaines, il a su s’imposer auprès du chef de l’Etat. Populaire dans les sondages après trois ans et demi d’exercice, apprécié par la majorité UMP qui aime sa personnalité, le Premier ministre n’a pas hésité à se lancer dans la bataille pour défendre son poste, quitte à qualifier son potentiel rival Jean-Louis Borloo de "zozo" ou à distiller des critiques sur ses challengers.

Qualifié de simple "collaborateur" par Nicolas Sarkozy, surnommé Mister Nobody par la presse, François Fillon sort a priori renforcé de ce remaniement annoncé depuis plusieurs mois. Reste à savoir quelle sera sa réelle influence. Un indice : la future composition du gouvernement montrera son poids, alors qu’il n'a participé qu'à la marge aux précédents ajustements.

Je t’aime, moi non plus

Les relations Sarkozy-Fillon ont en tout cas profondément changé depuis mai 2007. Effacé derrière Nicolas Sarkozy pendant des mois, parfois humilié, l’élu de Sarthe s’est émancipé. N’hésitant pas à prendre des distances, voire le contrepied du chef de l’Etat. Le 16 juillet, il prononce le mot rigueur, jugé tabou par le chef de l’Etat. Le 24 août, il se démarque de son discours sécuritaire prononcé à Grenoble, laissant entendre qu’il ne partage pas les convictions du président. Le 26 septembre, il s’éloigne encore un peu plus de l’emprise de l’Elysée.

"Avec Nicolas Sarkozy, on a fait une alliance. J'ai choisi de l'aider à être président de la République et je m'en félicite tous les jours. Mais Nicolas Sarkozy n'est pas mon mentor", lâche t-il, lors d’une interview accordée à France 2.

"Sarkozy n’est pas mon mentor" :

Tout juste reconduit par Nicolas Sarkozy, François Fillon a surpris dimanche en rédigeant un communiqué très révérencieux à l’égard du président. "La fidélité de mon engagement aux côtés de Nicolas Sarkozy, en réponse à sa confiance, s’inspire de ma profonde estime personnelle et de mon adhésion à son action pour le pays". Réchauffement en vue ?