La Réunion : l'ex-député Thierry Robert entendu par les gendarmes pour "incitation à la haine raciale"

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En juillet dernier, Thierry Robert a été déclaré inéligible pour trois ans. © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP
L'ancien député-maire de Saint-Leu, à La Réunion, a été entendu par la gendarmerie lundi pour des propos remontant à septembre 2017. Thierry Robert est cependant ressorti libre de son audition.

Thierry Robert, ex-député MoDem de Saint-Leu, dans l'ouest de La Réunion, a été entendu par les gendarmes lundi matin dans le cadre d'une procédure pour incitation à la haine raciale. Il n'a pas été placé en garde à vue et est ressorti libre de son audition.

"Une politique de gros blancs". Les faits reprochés remontent à septembre 2017. Dans une interview radiodifusée Thierry Robert avait condamné le versement par le conseil régional d'une subvention de deux millions d'euros au Journal de l'Île de La Réunion. Il avait alors dénoncé notamment "une politique de copains coquins" et "une politique de gros blancs". Abdul Cadjee, président du groupe éponyme et propriétaire du Journal de l'Ile de La Réunion ainsi que Jacques Tillier, directeur général de ce quotidien, ont porté plainte pour incitation à la haine raciale. C'est sur réquisition du parquet que les gendarmes ont entendu l'ex-député lundi.

"En créole, le gros blanc c'est celui qui a le pouvoir", se justifie-t-il. "Je réitère ce que j'ai dit : l'attribution de deux millions d'euros au Journal de l'Ile par la Région c'est une politique de gros blancs", a lancé Thierry Robert à l'issue de son audition. S'exprimant en créole, il a précisé : "Il n'est pas question de couleur de peau, en créole, le gros blanc c'est celui qui a le pouvoir, je n'ai pas à avoir honte de le dénoncer".

Inéligible pour trois ans. L'élection de Thierry Robert en tant que député de la septième circonscription de La Réunion a été invalidée par le conseil d'État le 6 juillet pour manquement à ses obligations fiscales. Il a été déclaré inéligible pour trois ans. Thierry Robert fait par ailleurs l'objet de condamnations notamment dans une affaire de harcèlement sexuel et moral et de rupture abusive de contrat à l'encontre de son ex assistante parlementaire.