La République en marche déjà à bout de souffle ?

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William Galibert, édité par R.Da.
Alors que de nombreux ténors ont quitté ses rangs pour accéder à des responsabilités, le parti d'Emmanuel Macron se cherche une nouvelle dynamique à la veille de la rentrée parlementaire.

Deux jours pour remotiver les troupes de la majorité présidentielle. Les députés de la République en marche ! participent à "un stage de remotivation" jusqu'à mardi aux Docks d'Aubervilliers. L'objectif est de préparer la prochaine session parlementaire exceptionnelle qui s'ouvre dans une semaine, le 25 septembre prochain, et surtout de ne pas reproduire les couacs de la session de juillet. Mais l'euphorie de la campagne et de la victoire présidentielle est retombée. À tel point que le parti est désormais jugé comme le maillon faible de la majorité.

Un constat alarmiste. Le mouvement fondé par Emmanuel Macron va donc devoir réagir très rapidement. "Le parti n'est pas opérationnel", juge un ministre. De nombreux députés font le même constat alarmiste et, sous couvert d'anonymat, listent leurs inquiétudes : les marcheurs de la première heure ont déserté le siège pour l'hémicycle de l'Assemblée nationale et les couloirs des ministères, la structure est à reconstruire, enfin, il n'y a pas assez de présence dans les médias.

Rester "la première force politique française". François-Michel Lambert, député des Bouches-du-Rhône, et proche de François de Rugy, est l'un des rares à oser formuler ouvertement ces critiques : "Le parti avance, et il rencontre des difficultés. Sachons les reconnaître. Il a aussi des réussites. Appelons un chat un chat, et nous resterons la première force politique française, sinon nous deviendrons un parti comme les autres", avertit l'élu auprès d'Europe 1.

De nouvelles initiatives. Les équipes du parti reconnaissent une forme de mélancolie après une séquence électorale victorieuses, mais assurent que tout reprend forme petit à petit : distribution de tracts depuis la rentrée, reprise des comités locaux avec des adhérents toujours plus nombreux, plus de 70 permanents et des initiatives inédites, comme un espace d'accueil ouvert pour les militants ou les simples curieux au nouveau siège du parti, dans le deuxième arrondissement de Paris.