La rentrée des insoumis du gouvernement

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et Caroline Roux , modifié à
L’INFO POLITIQUE - Taubira, Montebourg et Hamon vont s’adresser à l’aile gauche du PS. Et taper sur Valls.

Le contexte. Ce week-end, le courant de Benoît Hamon, Un monde d’avance, fait sa rentrée dans une petite station balnéaire des Landes,  Le vieux Boucau. Trois ministres seront présents à ce rassemblement, et pas n’importe lesquels : Christiane Taubira, Arnaud Montebourg et donc Benoit Hamon. Et c’est un peu la rentrée des insoumis du gouvernement qui se dessine, comme l’a raconté Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, vendredi matin.

La rentrée des insoumis par Europe1fr
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Un exercice d’équilibriste. L’affiche est aussi forte que symbolique : les icônes du flanc gauche du gouvernement qui unissent leur voix. Et ils ont tous les trois de bonnes raisons de pousser un coup de gueule : Arnaud Montebourg n’a pas été invité à Florange, Christiane Taubira n’a pas obtenu sa réforme pénale avant les municipales et Benoît Hamon, chef de file de la gauche du PS, n’a pas tellement apprécié son titre de "Planqué de l’année", décerné par les journalistes à l’université d’été du PS à La Rochelle, à la fin du mois d'août. Mais le coup de gueule devra toutefois rester mesuré car s’ils veulent fédérer la colère de la base socialiste qui a mal à sa gauche, pas question de rompre la solidarité gouvernementale. Ce qui n’empêchera pas Taubira et Montebourg d’adresser quelques piques à leur collègue Valls, quand Hamon tapera, lui, sur le Medef.

"Qu’ils en profitent pour aller piquer une tête". A l’Elysée, on ne s’inquiète pas outre mesure de cette réunion des "usuals suspects" - les suspects habituels en français -, comme on les surnomme au Palais. L’un des plus proches conseillers du président s’amuse même de cette rencontre : "qu’ils en profitent pour aller piquer une tête, le coin est superbe". Point de condescendance dans cette posture, car on estime à l’Elysée que chacun de ces ténors sait très bien jusqu’où aller et quelles limites ne pas franchir. Et tant que les coups de sang des ministres ne mettent pas en cause l’autorité du président ou encore ses choix économiques, les critiques roulent tranquillement sur le costume de l’ancien premier secrétaire François Hollande, qui en a vu d’autres.

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