La réforme scolaire, premier gros chantier du gouvernement

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Carte scolaire, autonomie des universités, frais de scolarité. Les dossiers de l'éducation sont une des priorités du nouveau gouvernement. Mais les ministres doivent convaincre. Hier, Xavier Darcos a rencontré la fédération des parents d'élèves qui redoute la suppression de la carte scolaire tandis que Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur, présente son projet d'autonomie des facultés.

L'accueil était plutôt froid hier pour Xavier Darcos, le nouveau ministre de l'Education nationale, venu à Montpellier, pour assister au 61ème congrès de la FCPE, la première fédération de parents d'élèves. Point de mécontentement : la réforme de la carte scolaire. Le nouveau ministre a plaidé pour sa suppression progressive dès la rentrée scolaire prochaine, sous quelques huées de parents d'élèves mécontents. Car pour beaucoup, sa suppression entraînerait davantage d'inégalités. La carte scolaire, principe qui veut qu'un enfant soit scolarisé dans la zone d'habitation, est dépassée estime Xavier Darcos. « La carte scolaire a été créée il y a 40 ans dans une France qui n'a plus grand chose à voir avec celle d'aujourd'hui : c'était une France en pleine croissance démographique dans laquelle on construisait un collège par jour » a expliqué le ministre. Xavier Darcos souhaite donner le libre-choix aux familles. Mais pour les militants FCPE, seules les familles aisées ont ce choix. Le coût des transports et de l'éducation imposent une proximité géographique pour les plus pauvres. Face au risque de ségrégation sociale, Xavier Darcos veut que les établissements veillent « à une plus grande diversité dans leur recrutement ». Des propositions qui n'ont pas rassuré les parents d'élèves. D'autant qu'une majorité de Français, 54%, sont pour le maintien de cette carte scolaire, selon un sondage Ifop. Autre dossier chaud de l'éducation : la réforme des universités. C'est à la nouvelle ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse qu'incombe cette tâche. Elle prône l'autonomie des universités tout en assurant que la réforme de l'université voulue par Nicolas Sarkozy ne se traduira pas par une sélection des étudiants à l'entrée ou une hausse des frais de scolarité.Dès juillet, la nouvelle ministre présentera un texte à l'Assemblée nationale, dont l'objectif est de donner aux universités françaises un mode de fonctionnement mieux adapté au monde actuel. L'Unef, premier syndicat étudiant, s'est inquiété du calendrier choisi par le gouvernement et fait valoir qu'un vote en juillet au Parlement "hypothèque la possibilité d'une réelle concertation, pourtant réclamée par les étudiants". Valérie Pécresse explique, dans une interview que publie Le Journal du Dimanche, qu'on peut simplifier des procédures. Par exemple, dit-elle, les universités "peuvent gérer librement leur patrimoine immobilier, recruter les enseignants qu'elles souhaitent, gérer leurs crédits comme elles l'entendent".