La question d'un second porte-avions fait des vagues

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Administrator User , modifié à
L'éventuelle construction d'un second porte-avions par la France divise les principaux candidats à l'élection présidentielle après les déclarations de Ségolène Royal se disant hostile à un tel projet. La candidate socialiste a dit jeudi soir préférer investir une éventuelle marge de manoeuvre financière dans l'éducation. Le coût d'un nouveau porte-avions est évalué à deux milliards d'euros selon certaines estimations.

La question d'un second porte-avions s'invite dans la campagne. Ségolène Royal est résolument opposée à ce projet. L'UMP est au contraire favorable à la mise en oeuvre de ce projet, de même que le Front national, l'UDF souhaitant y associer l'Europe pour partager les coûts. "Si la nation est capable de dégager le coût d'un deuxième porte-avions, j'en fais ici le serment, cette marge de manoeuvre supplémentaire, cette valeur là, n'ira pas à la Défense nationale mais ira à l'Education nationale", a déclaré Ségolène Royal lors d'un meeting à Dunkerque sur l'éducation qui a rassemblé 8.000 à 9.000 personnes. Favorable au projet, Nicolas Sarkozy a dit vendredi vouloir "à la fois la sécurité pour la France et une bonne éducation pour les Français". "C'est quand même une idée curieuse que celle qui consiste à dire aux Français : 'il va falloir choisir, soit vous éduquez vos enfants, soit vous assurez leur sécurité'", s'est exclamé le candidat de l'UMP en visite à La Réunion. La France envisage de coopérer avec le Royaume-Uni sur un second porte-avions, pas forcément à propulsion nucléaire, mais rien n'a encore été arrêté. Le projet soumis en décembre dernier par MOPA2, coentreprise entre les chantiers navals militaires publics DCN et l'électronicien de défense Thales, a été jugé mardi trop coûteux par François Lureau, délégué général pour l'armement. Sans révéler le montant de la proposition, il a exhorté les industriels français et britanniques à travailler en plus étroite coopération pour maîtriser les coûts.Jean-Marie Le Pen s'est dit lui aussi favorable à un second porte-avions. "Je donne la préférence à la Défense nationale (...) Un pays comme la France ne peut pas se permettre de n'être pas défendu", a déclaré Jean-Marie Le Pen sur France Info. "Le deuxième porte-avions doit se faire. Il faut deux porte-avions pour qu'il y en ait un qui marche", a également estimé Marielle de Sarnez, directrice de campagne de François Bayrou, vendredi sur LCI. "Il faut qu'il soit européen, c'est l'évidence même. Il faut faire la défense européenne. La France toute seule ne pourra plus supporter un effort important de défense. On a besoin d'une défense européenne. On le dit depuis plusieurs années. Et bien c'est le moment de le faire avec le deuxième porte-avions", a déclaré la vice-présidente de l'UDF. Lundi, Olivier Besancenot, le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), s'était prononcé pour la création d'un service public du quatrième âge plutôt que pour un deuxième porte-avions.