La première année de Valls à Matignon : réussie ou pas ?

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et Louis Hausalter
PIF PAF - Deux parlementaires socialistes jugent le bilan du Premier ministre, nommé il y a tout juste un an.

C'était il y a un an jour pour jour, et c'était déjà au lendemain d'une défaite électorale. La gauche balayée aux municipales, Manuel Valls remplaçait Jean-Marc Ayrault à Matignon, le 31 mars 2014. Un an après, un premier bilan s'impose. Pour juger l'action du Premier ministre sur ses 365 premiers jours, Europe 1 a interrogé deux parlementaires socialistes : le député Pouria Amirshahi, l'un des chefs de file des frondeurs du PS, et le sénateur Luc Carvounas, proche de Manuel Valls.

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Pouria Amirshahi, député PS : "je n'en garde pas un goût très sucré"

"Pour lui, cette première année est sans doute une étape supplémentaire dans une forte ambition politique. Il a affirmé un peu plus fort son nom dans le paysage politique français. Mais au vu des principales lois et dispositions prises depuis un an, je n'en garde pas un goût très sucré. Il faut impérativement remettre dans la culture du gouvernement une capacité de dialogue avec les parlementaires. Prenez l'exemple du 49-3 (utilisé par Manuel Valls pour faire passer la loi Macron, ndlr). C'est désastreux, c'est un terrible aveu de faiblesse et d'échec. Il faut absolument faire confiance à l'intelligence collective des parlementaires et surtout accepter qu'ils ne soient pas d'accord. C'est comme ça que la démocratie avance.

Pour sa deuxième année à Matignon, il faudrait surtout qu'il écoute un peu plus nos propositions. Quand elles émanent de Thomas Piketty, elles sont applaudies des deux mains. Malheureusement, elles sont vite balayées quand elles sont émises par des parlementaires. Il faut absolument qu'il nous écoute s'il veut en finir avec les tensions à gauche".

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Luc Carvounas, sénateur PS : "the right man at the right place"

"Le bilan que j'en tire, c'est exactement le message qu'avait donné le président de la République en le nommant : on a retrouvé du professionnalisme au sein du gouvernement. Il y a plus d'autorité et moins de couacs, c'est même assez exemplaire sous la Ve République. Après, il faut rester modeste. Je n'ai pas la prétention de dire que Manuel Valls a tout réussi, mais les avancées sont importantes. Le désendettement du pays est en marche, le vote de la loi de finances permettra à neuf millions de Français de payer moins d'impôts, un milliard d'euros a été débloqué pour les logements d'urgence, le bras de fer est engagé avec Bruxelles sur la question du déficit...

Il faut garder le cap et poursuivre sur cette lancée. Et attention à ne pas être dans un débat de posture. Avoir pour objectif le congrès du PS, ce n'est pas au niveau de nos responsabilités. Le congrès, les Français s'en fichent. Ce qu'ils veulent, c'est de l'emploi, du pouvoir d'achat. Le Premier ministre est déterminé à poursuivre les réformes. Comme disent les Américains, Manuel Valls, c'est the right man at the right place !"

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