La place de Strasbourg comme siège du Parlement européen menacée

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Des membres du Parlement européen à Strasbourg, le 15 février 2017. © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Premier ministre s'oppose à un rapport remettant en cause la localisation du siège, adopté par le Parlement européen en plénière à Strasbourg.

La France est déterminée à défendre le statut de capitale européenne de Strasbourg et ne laissera passer aucune attaque, a affirmé jeudi Bernard Cazeneuve après l'adoption par le Parlement européen d'une remise en cause du siège strasbourgeois de l'institution.

Remise en cause de la localisation du siège. "Nous ne laisserons rien passer qui soit contraire au Traité (européen) dès lors qu'il s'agit de la reconnaissance de la place de Strasbourg comme capitale européenne", a averti le Premier ministre à l'issue d'une rencontre avec les élus de la capitale alsacienne. Bernard Cazeneuve a fait cette mise au point quelques heures après l'adoption par le Parlement européen réuni en plénière à Strasbourg d'un rapport de l'ancien Premier ministre libéral belge Guy Verhofstadt dans lequel il remet en cause la localisation du siège.

Le siège strasbourgeois sert quatre jours par mois. Le Traité européen établit le siège du Parlement européen à Strasbourg, mais l'essentiel du travail en commission et des mini-sessions se tiennent au siège bruxellois de l'institution, près des sièges de la Commission européenne et du Conseil des Etats. Le siège strasbourgeois est excentré et ne sert que quatre jours par mois pour une session plénière pendant laquelle interviennent les dirigeants et les personnalités invitées. C'est par exemple à Strasbourg que se sont rendus le pape François, et jeudi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau. Mais ces navettes déplaisent aux élus qui en dénoncent le coût humain et financier. 

Un siège unique pour le Parlement européen ? Deux paragraphes dans le rapport de Guy Verhofstadt consacré à l'avenir de l'Europe après la rupture avec le Royaume Uni demandent un siège unique pour le Parlement européen et la possibilité pour les eurodéputés de fixer eux-mêmes le lieu de ce siège.

Fin de non recevoir. Bernard Cazeneuve a opposé une fin de non recevoir à cette proposition. "Les Traités doivent être respectés. Ils sont l'héritage de l'histoire, et l'histoire ça compte dans les périodes troublées", a-t-il soutenu. "Vous dites que Strasbourg coûte cher, mais sa dimension de capitale de l'Europe rapporte en termes de rayonnement et d'attractivité", a-t-il ajouté. Le Premier ministre a éludé une question sur la possibilité de renoncer au siège strasbourgeois en échange de l'installation en France d'agences européennes installées au Royaume Uni: l'agence européenne pour le médicament et l'Agence bancaire européenne.