LA PHOTO – Macron "veut montrer un aspect plus décontracté qu'avant"

Emmanuel Macron a adopté ce week-end un labrador croisé de griffon, baptisé Nemo.
Emmanuel Macron a adopté ce week-end un labrador croisé de griffon, baptisé Nemo. © ALAIN JOCARD / AFP
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T.M.
Le nouveau chien d'Emmanuel Macron s'est invité mercredi à une entrevue avec le vice-chancelier allemand à l'Élysée. Pour Alain Jocard, photographe à l'AFP, tout n'est pas forcément qu'une affaire de com'.

Il ne quitte plus son maître. Adopté le week-end dernier par Emmanuel Macron, Nemo, un labrador croisé de griffon, n'a visiblement pas mis longtemps à s'adapter à son nouveau foyer. Les journalistes avaient déjà pu l'apercevoir lundi au palais présidentiel. Mercredi, ce mâle de couleur noir s'est même invité dans un des salons de l'Élysée à l'occasion d'une entrevue avec le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel. Ce qui n'a pas manqué de détendre l'atmosphère, comme l'a constaté Alain Jocard, photographe à l'AFP, qui nous raconte les coulisses de la photo. Comportement naturel ou communication savamment réfléchie ?

  • Choisir le moment

"J'étais de pool – les photos que je prends sont ensuite envoyées à d'autres agences de l'AFP - pour couvrir la venue du vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel et de son ministre des Affaires étrangères. On a d'abord fait les arrivées. Le chien s'était déjà amusé à s'échapper un peu dans la cour de l'Élysée.

Emmanuel Macron a ensuite accueilli le vice-chancelier dans le premier salon. Encore une fois, le chien se baladait un peu partout. Le chef de l'État s'est ensuite assis dans un canapé, Sigmar Gabriel dans un fauteuil. Les deux l'ont un peu caressé. C'était juste avant le Conseil des ministres. À un moment, le chien a voulu le lécher. C'est là qu'il lui a fait une remontrance. 

  • Décrire une ambiance

J'ai trouvé ça amusant. L'ambiance était détendue. Il faut dire que les relations franco-allemandes sont bonnes et qu'il ne s'agissait pas du tout d'une réunion de crise. L'accueil offert par Macron a d'ailleurs été chaleureux. Mais le chien a évidemment rajouté à la détente.

Pour l'anecdote, j'avais déjà photographié le chien de François Hollande, Philae, car il s'était échappé avant une réunion franco-allemande, justement. Les gardes républicains lui avaient couru après.

  • Réfléchir au cadrage

J'ai voulu faire le cadrage le plus serré possible, mais j'avais un grand angle. Le but était surtout esthétique. Il ne fallait pas voir le genou du vice-chancelier allemand. Dans ces moments-là, le temps est très court, on a une minute maximum. J'avais juste envie de faire une jolie photo. Rétrospectivement, cela donne un cliché marrant. Fait-il une remontrance à son chien comme il en ferait une aux Français ? On peut interpréter ça n'importe comment…

  • Donner du sens à une image

Évidemment, il y a de la com'. Il veut montrer un aspect plus décontracté qu'avant. Mais selon moi, ce n'est pas un mal en soi. D'ailleurs, qu'est-ce qui n'est pas de la com' aujourd'hui ? Quand Barack Obama retroussait les manches de ses chemises, tout le monde trouvait ça formidable. Quant au côté autoritaire qu'il aurait voulu donner à travers cette image, je n'en suis pas sûr. Cela s'est fait de façon instinctive : le chien commençait à s'agiter, il a voulu le calmer. Ça a duré deux secondes.

On le sait, Emmanuel Macron verrouille sa communication. Des moments comme celui-ci sont donc plutôt rares."