La mise en garde des syndicats à Nicolas Sarkozy

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Administrator User , modifié à
Au lendemain de la victoire de Nicolas Sarkozy, les syndicats ont annoncé qu'ils jugeront le nouveau président "sur les actes" tout en mettant en garde sur la méthode utilisée notamment sur les sujets sensibles que sont le service minimum ou les retraites. FO évoque même "un effet boomerang" en cas de passage en force.

Jean-Claude Mailly a mis en garde Nicolas Sarkozy lundi contre "l'effet boomerang" d'un éventuel passage en force sur les dossiers sociaux figurant dans son programme en cette période de forte attente sociale. Le secrétaire général de Force ouvrière rappelle avoir exprimé des "réserves" ou "oppositions" sur le service minimum dans les transports, l'avenir des services publics et de leurs effectifs, les régimes spéciaux ou le contrat de travail unique, notamment. "Toute tentative de passer en force générerait des effets boomerang et fragiliserait ou compromettrait ce qu'on appelle le dialogue social", souligne-t-il dans un communiqué. Jean-Claude Mailly prévient qu'il faudra refaire "la distinction entre négociation, concertation et consultation." "Les attentes sociales sont fortes, très fortes. La période va être charnière. Comme nous l'avons toujours fait, nous jugerons les pouvoirs publics sur leurs actes", précise-t-il. De son côté, la CFDT estime que la campagne électorale a montré "une forte attente citoyenne de rénovation de la vie politique", laquelle donne "une forte responsabilité au président de la République et à son futur gouvernement." "Les réponses attendues par les salariés devront se construire avec la participation active des partenaires sociaux, dans le cadre de la loi sur le dialogue social", écrit-elle dans un communiqué. Pour la CFDT, la méthode que choisira le chef de l'Etat "pour impulser les réformes sera à ce titre déterminante." Dans un communiqué, la CGT a salué "l'importance de la participation à l'élection présidentielle" qui "manifeste le très vif intérêt que les Français portent à la politique". La CGT se "félicite et respecte le résultat du suffrage universel". Mais elle rappelle toutefois que "les électrices et électeurs auront l'occasion de s'exprimer lors des prochaines élections législatives des 10 et 17 juin prochains". "La démocratie ne se réduit pas à l'expression citoyenne à l'occasion d'une élection», a ajoute la CGT qui rappelle que les grandes décisions économiques et sociales doivent être "soumises à concertation et négociation". "Ainsi la démocratie sociale doit tenir toute sa place, avec une légitimité reconnue, appuyée sur le droit et les libertés syndicales".