La Matinale de Michel Barnier et Hubert Védrine

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Administrator User , modifié à
Michel Barnier et Hubert Védrine, anciens ministres UMP et PS des Affaires étrangères, étaient les invités mercredi matin de la "Matinale des candidats" au micro de Jean-Pierre Elkabbach. Ils ont passé en revue les crises actuelles comme Israël, la Turquie, l'Iran mais aussi l'Union européenne. Chacun a aussi donné la conception de la politique étrangère française de son candidat.

A quatre jours du second tour de la présidentielle, Europe 1 a accueilli mercredi matin Michel Barnier et Hubert Védrine pour la "Matinale des candidats". Les deux ministres des Affaires étrangères ont répondu aux questions de Jean-Pierre Elkabbach et de la rédaction. Ils sont tous les deux d'accord sur le fait qu'un président consacre au moins la moitié de son temps à la politique internationale. La politique étrangère françaisePour Michel Barnier, Nicolas Sarkozy sera un président plus européen, un président capitaine. Il prône le fait d'être d'ami et allié des Américains mais capable de dire qu'on est pas d'accord sur le traité de Kyoto, la Turquie ou Irak. Pour Hubert Védrine, il n'y a des politiques étrangères de gauche et de droite. Pour lui, il faut être ferme sur des principes et des valeurs mais en même temps gérer dans l'intérêt du pays. Il rappelle qu'il faut une très haute idée de la France. Il parle aussi du tropisme américain de Nicolas Sarkozy qui provoque une inquiétude en Afrique. Israël et la PalestineLe Premier ministre Ehud Olmert est poussé à démissionner après un rapport de la commission d'enquête sur les ratés de la guerre au Liban de l'été 2006. Michel Barnier rappelle les victimes civiles. Pour lui, il y a une urgence de la paix entre Israéliens et Palestiniens. Comme les gouvernements israéliens et palestiniens sont affaiblis, c'est le moment pour que la communauté internationale se mobilise. Les Etats-Unis et les pays arabes se réengagent. Les Européens ne doivent pas être spectateurs. Il prône un conseil européen pour le sujet. Pour Hubert Védrine, il faut distinguer les choses. Ce qui est important pour la France, c'est de savoir quelle politique mène le Premier ministre et non qui il est. Ce qui est important, c'est de savoir si le prochain Premier ministre aura le courage de tenter s'engager dans le processus de paix, c'est à dire accepter l'idée de l'évacuation de l'essentiel des territoires. La France aura alors un rôle utile à jouer. L'EuropePour Michel Barnier, il faut débloquer la situation après les rejets français et néerlandais. Nicolas Sarkozy défend un traité simplifié car il faut un certain réalisme. Il rappelle que 18 pays ont ratifié la Constitution. Puis il y aura 2009 et les nouvelles élections européennes. Ce sera l'occasion d'un débat plus large. L'Europe est une nécessité vitale pour la France si elle ne veut pas être spectatrice du monde.Hubert Védrine estime que la relance européenne doit tenir compte de tous, des pays qui ont ratifié la Constitution et de ceux qui ont dit non. Il faut trouver une voie de sortie pour relancer des politiques communes nouvelles et la réforme institutionnelle. Il estime qu'il faut renégocier quelque chose de plus ambitieux et pas seulement un mini-traité.La TurquieMichel Barnier rappelle que Nicolas Sarkozy ne souhaite pas l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et qu'il demandera à l'UE une réorientation des discussions s'il est élu. Il défend un partenariat privilégié. Hubert Védrine estime lui que des options de fond son encore en balance en Turquie. Des négociations ont été ouvertes au niveau européen et il faut les mener jusqu'au bout. Il y aura le moment venu un référendum, comme cela a été prévu par Jacques Chirac. L'Iran et l'IrakLes deux anciens ministres des Affaires étrangères sont d'accord pour dire que l'option diplomatique est la meilleure solution et que l'arsenal de sanctions mis en place actuellement porte ses fruits. Michel Barnier estime que le pouvoir est complexe en Iran. Hubert Védrine pense aussi que Condoleezza Rice tente de sauver les meubles de la politique américaine dans la région. Pour lui, il faut déjà se projeter dans ce que pourra être la politique américaine après Bush.